Un étranger sur deux travaillant en République tchèque est originaire d'un pays de l'UE
Les étrangers qui ont travaillé légalement en République tchèque en 2004 représentent un peu plus de 3% de la main-d'oeuvre du pays. En l'espace d'une décennie, leur nombre a pratiquement doublé, passant de 91 000 en 1994 à 173 000 dix ans plus tard. Autre chiffre intéressant : un travailleur étranger sur deux est originaire d'un pays membre de l'Union européenne. Tels sont les principaux enseignements qui ressortent de l'étude portant sur les étrangers sur le marché du travail en République tchèque entre 1994 et 2004 dont les résultats ont été récemment publiés par le Centre d'études du travail et des affaires sociales.
Parmi les ressortissants des 24 autres pays membres de l'UE, ce sont traditionnellement les voisins slovaques qui sont les plus nombreux puisqu'ils ne représentent pas moins de 35% de la main-d'oeuvre étrangère totale et surtout 80% de celle en provenance de l'UE. A noter cependant que la proportion de Slovaques baisse au fil des années (43% en 1994). Plus généralement, huit étrangers sur dix travaillant en République tchèque sont d'origine européenne. Sur ces huit Européens, cinq sont des ressortissants d'un pays de l'UE. Hormis les Slovaques, 12% de cette main-d'oeuvre est polonaise et 3% allemande. Les Français ne constituent que 1% de l'ensemble des travailleurs de l'UE, tout comme les communautés britannique, italienne et, peut-être plus surprenant, autrichienne.
Hors UE, ce sont les Ukrainiens qui sont les plus nombreux à travailler en République tchèque, puisqu'ils forment 24% de la main-d'oeuvre étrangère totale. Un chiffre qui reflète cependant mal la réalité puisqu'il ne tient pas compte des nombreux autres travailleurs clandestins employés notamment dans le bâtiment ou pour d'autres travaux manuels le plus souvent mal rémunérés.Concernant les autres continents, enfin, 16% des travailleurs étrangers sont originaires d'un pays asiatique, et principalement du Vietnam pour des raisons historiques et politiques. Les travailleurs en provenance de l'Afrique et de l'Amérique ne représentent pour leur part que 2% de la main-d'oeuvre étrangère. Un chiffre qui, lui aussi, est la conséquence de la situation géographique de la République tchèque et de ses orientations politiques tout au long de la seconde moitié du XXe siècle.