Le nombre de dentistes en Tchéquie risque de baisser d'un tiers, d'ici à 2020
La Tchéquie est menacée par une pénurie dramatique de dentistes. Si la situation n'est pas résolue, leur nombre baissera d'un tiers, de 7 000 actuellement à 4 500, d'ici à 15 ans. Le président de l'Ordre des stomatologues Jiri Pekarek en a informé les journalistes à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre Jiri Paroubek.
Selon Jiri Pekarek, depuis 1998 déjà, l'Ordre des stomatologues attire l'attention sur une diminution du nombre de dentistes qui, si elle n'est pas arrêtée, entraînera une crise. Aujourd'hui, la situation est, hélas, arrivée jusqu'à là :
« Il y a une disproportion absolue entre les jeunes chirurgiens-dentistes et ceux qui partent à la retraite : 120 contre 1165, cette année, ce qui est un chiffre alarmant. Autre fait grave : Si en 2003 il y avait 1 428 patients pour un dentiste, cette année c'est déjà 1 698 et au cours des 5 prochaines années leur nombre augmentera à 2 550. Aujourd'hui, déjà, les patients dans certaines régions ont des problèmes à trouver le dentiste qui les soignerait. Le nombre optimum serait de 1 400 patients pour un dentiste. Pour qu'il en soit ainsi, il faudrait revoir à la hausse les budgets des facultés de chirurgie dentaire, de 80 000 couronnes pour un étudiant par an actuellement, à 200 000 couronnes. »
D'autres facteurs qui compliquent la situation et sont responsables de ce que les soins dentaires deviennent inaccessibles pour certains patients sont les suivants, selon Jiri Pekarek :
« Au fur et à mesure, de plus en plus de dentistes partiront à l'étranger, du fait que leurs diplômes seront automatiquement reconnus dans les pays de l'Union européenne. Depuis notre entrée dans l'Union, 47 dentistes sont partis, notamment vers la Grande-Bretagne. Or ce qui complique le plus la situation, c'est la législation bien hostile à l'exercice de la profession de dentiste. La loi en vigueur dit que le dentiste dans un établissement privé ne peut pas exercer sans avoir ouvert son cabinet, mais aucune banque ne lui prêtera de l'argent pour l'édifier sans qu'il ait l'autorisation d'entreprendre, ce qui est un cercle vicieux, à notre avis fort discriminatoire par rapport aux autres qui veulent entreprendre.»Quelles sont donc les solutions proposées par les chirurgiens-dentistes au Premier ministre ?
« Nous proposons, premièrement, d'augmenter le nombre d'étudiants de chirurgie dentaire, et deuxièmement d'adopter un programme national de prévention des soins dentaires. Ce programme n'existe pas dans notre pays depuis 1990. Le Premier ministre a soutenu nos projets et déclaré qu'une commission composée de représentants des ministères, des facultés et des dentistes qui se pencherait sur ces problèmes serait constituée d'ici 3 semaines, au plus tard. »