Le chef des communistes vient d'annoncer son départ

Miroslav Grebenicek, photo: CTK
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Douze années à la barre du Parti communiste de Bohême et Moravie, Miroslav Grebenicek détient le record de longévité à la tête d'une formation politique en République tchèque. Changement de cap, peut-être, avec l'annonce de sa démission de la présidence du parti.

Miroslav Grebenicek,  photo: CTK
Le Parti communiste de Bohême et Moravie est l'un des rares partis communistes qui ne se soit pas réformé, après les changements intervenus sur le continent européen, après 1989. Il est resté attaché à son idéologie marxiste et a conservé son caractère stalinien. C'est d'ailleurs pour cela que les autres formations politiques tchèques ont refusé toute coopération avec lui, bien que les temps changent... Après le président Vaclav Havel, qui l'ignora toujours, le président Vaclav Klaus a rencontré plusieurs fois le président du parti, Miroslav Grebenicek, qui vient d'annoncer sa démission. Il l'a fait, lundi, sans aucun commentaire en diffusant le simple message : « Je considère ma présence future dans la fonction de président du Comité central comme inutile ». La porte-parole du parti, Monika Horeni a déclaré à la Radio tchèque que Miroslav Grebenicek était fermement décidé et que d'ici au 1er octobre, il ne parlerait pas dans les média.

« Monsieur le président du Comité central du Parti communiste de Bohême et Moravie, Miroslav Grebenicek, ayant conscience des problèmes qui existent, a clairement déclaré qu'il considérait sa présence en tant que président du Comité central comme inutile. Il exprimera cette position en détails, lors de la session régulière du Comité central, qui commence le 1er octobre de cette année à Prague ».

Les réactions sont diverses, mais positives en général, car cela pourrait signifier un changement radical de la position des communistes au sein de la société. Le vice-président, Vojtech Filip, pressenti pour remplacer Miroslav Grebenicek, serait plutôt un réformateur, ses contacts avec la social-démocratie sont connus. Pourtant, le Premier ministre, Jiri Paroubek, social-démocrate lui-même, a été surpris par l'annonce du départ de Grebenicek et ne veut pas anticiper sur l'avenir des communistes...

« Je ne suis pas encore capable de faire une appréciation de cette décision. Je ne dispose pas d'assez d'informations, seulement de celles des média, et je ne peux donc en tirer des conclusions. Attendons un peu et, après mon retour de New York, je rencontrerai Monsieur Grebenicek pour me faire une opinion. »

Pour beaucoup, dont Petr Necas, vice président du Parti civique démocrate, la démission de Miroslav Grebenicek est le résultat d'une lutte sévère au sein du parti communiste. Cela pourrait signifier la fin du stalinisme en son sein. Si les communistes abandonnaient cette doctrine totalitaire, s'excusaient pour les crimes commis quand ils étaient au pouvoir dans l'ancienne Tchécoslovaquie, acceptaient les priorités de la politique de la Tchéquie démocratique et respectaient les modalités budgétaires, il pourrait être question d'une coopération. C'est ce que ne cache pas le Premier ministre, Jiri Paroubek. Pour d'autres, comme Jan Kasal, de la démocratie-chrétienne, un parti communiste restera toujours communiste, quel que soit son président. Toute coopération avec lui est donc exclue. Il faut dire que les communistes devront bien changer s'ils veulent faire partie de la gauche européenne ou même en tant que troisième formation politique tchèque, participer à l'administration du pays.