L'ouragan Katrina vu de Tchéquie
Les conséquences tragiques de l'ouragan Katrina, dans le sud des Etats-Unis, font depuis quelques jours la une de l'ensemble de la presse tchèque. Celle-ci décrit en détail la situation dans la région, tout en se demandant si la catastrophe interviendra dans la discussion portant sur le réchauffement de la planète. En même temps, une aide destinée aux régions sinistrées s'organise, timidement, dans le pays.
La République tchèque est prête à fournir son aide aux régions sinistrées par l'ouragan. La reconstruction des bâtiments culturels, universitaires ou appartenant aux associations de ressortissants tchèques est notamment envisagée. C'est ce qu'a communiqué le ministère des Affaires étrangères qui invite citoyens et institutions à lui présenter d'autres suggestions. Les sapeurs-pompiers et cynologues tchèques, qui ont déjà fait leurs preuves dans un passé récent dans d'autres pays, veulent également accorder leur aide en cas de besoin.
D'un autre côté, on ne voit à ce jour que peu de collectes publiques. L'explication est simple : les organismes habitués à s'engager dans de pareils cas dans d'autres régions du monde hésitent. Pour eux, les Etats-Unis sont un pays économiquement trop fort pour avoir besoin d'une aide financière. La Fondation Adra, qui a ouvert à cette fin un compte en banque, fait exception à la règle. Ses responsables estiment pourtant qu'il s'agit plus d'un message de solidarité que d'une aide véritable. Reste à savoir comment vont se comporter les citoyens tchèques. Peut-être seront-ils nombreux à vouloir aider, compte tenu de leurs sympathies générales pour le continent américain, tout en sachant que leur contribution ne sera qu'une « petite goutte d'eau dans la mer ». Le premier choc du désastre passé, les journaux tchèques s'interrogent dorénavant sur les contextes plus larges de la catastrophe. « L'ouragan influencera le conflit au sujet du réchauffement de la terre », titre, par exemple, le quotidien Hospodarske noviny. Dans le journal Lidove noviny, Vaclav Cilek, géologue et essayiste reconnu, cherche une perspective géologique pour La Nouvelle-Orléans qui est tout sauf optimiste. Il écrit :... « Optimal serait de démolir la ville et d'y édifier des remparts de six ou huit mètres. Economiquement parlant, ce serait une folie... C'est une situation qui n'a pas de solution ». D'autres commentaires évaluent l'évolution de la situation politique américaine après la catastrophe et ses conséquences pour le président Bush.