Relire son passé

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Au lendemain de l'adoption par le cabinet tchèque, mercredi, de la Déclaration qui reconnaît les mérites des antifascistes allemands, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, le Premier ministre tchèque, Jiri Paroubek, promoteur de ce geste symbolique, a eu une conversation téléphonique avec le Chancellier allemand, Gerhard Schröder. Elle s'est déroulée, comme le soulignent l'ensemble des quotidiens de ce vendredi, en allemand, sans interprète...

Selon Paroubek, « Schröder a qualifié l'attitude du cabinet tchèque d'acte de courage politique ». C'est dans cette perspective, aussi, qu'est rédigé le texte publié par la suite par la chancellerie allemande et qui souligne que le geste est orienté, dans l'esprit de la Déclaration tchéco-allemande de 1997, vers l'avenir. La partie autrichienne, elle aussi, a accueilli favorablement l'initiative tchèque. Pour Alfred Gusenbauer, chef des sociaux-démocrates, « il s'agit d'un signe important de ce que la République tchèque ne craint plus de relire son propre passé ». La presse allemande et autrichienne, elle aussi, voit d'un bon oeil le geste venu de Prague. « 16 ans après la chute du communisme, il s'agit d'une démarche politiquement extrêmement courageuse », peut-on lire, par exemple, dans les pages du journal autrichien, Der Standard.

La scène politique tchèque aboutit rarement à un consensus. Ce dernier cas ne fait pas l'exception à la règle, la coalition gouvernementale devant affronter une critique virulente de l'opposition, de la part de l'ODS, principal parti de droite, notamment. Les excuses du cabinet tchèque auprès des antifascistes allemands déplaisent fortement, aussi, au président Vaclav Klaus qui n'y voit qu'un « intérêt partial du Premier ministre ».

Même si le geste effectué par la partie tchèque n'a qu'une valeur morale et symbolique, le cabinet a débloqué 30 millions de couronnes pour soutenir les activités d'institutions appropriées à réunir des documents concernant la vie des Allemands tchécoslovaques persécutés.