La rave party CzechTek 2005 anime toujours l'actualité tchèque
Cela s'est passé il y a près de deux semaines maintenant, mais l'intervention policière contre la rave party CzechTek 2005 préoccupe toujours aussi bien la scène politique tchèque que l'opinion publique.
L'affaire de l'intervention des unités spéciales de la police contre les participants à la rave party CzechTek 2005 a déjà fait couler beaucoup d'encre. Ce mardi, elle a fait son entrée sur le sol parlementaire. Le Comité de la Défense et la Sécurité de la Chambre des députés a convié le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, mais aussi des organisateurs et des supporters de la rave party à sa réunion. Après une âpre discussion de près de cinq heures, le Comité a déclaré qu'il était convaincu que les deux parties intéressées, aussi bien les participants à la rave party que les forces de police avaient agi, dans une atmosphère tendue, d'une manière inadéquate et en violant la loi. Dans une déclaration adoptée à la fin de la réunion, le Comité demande aux groupes parlementaires d'étudier la possibilité de former une commission d'enquête chargée de cette affaire. Le document demande aussi à ce que le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice mettent immédiatement les résultats de l'enquête concernant CzechTek au Comité de Défense et de Sécurité. Les députés ont aussi demandé au gouvernement d'étudier les expériences étrangères en la matière et de préparer des normes juridiques qui permettraient l'organisation de telles manifestations dans des conditions clairement définies. Le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, a laissé entendre que des conflits du genre de celui qui s'est produit à CzechTek 2005 pourraient être évités. Le plus simple serait de déterminer un espace légal pour de telles manifestations. Pourtant, la responsabilité repose sur les organisateurs de celles-ci. C'est à eux de veiller à une organisation qui n'enfreindrait pas la législation, qui respecterait des conditions clairement fixées, comme le précise le ministre de l'Intérieur :
« Naturellement, un accord serait nécessaire avec les autorités locales, la municipalité dans laquelle la manifestation devrait avoir lieu. Cet accord devrait aussi être conclu avec les propriétaires des terrains des alentours et d'autres conditions devraient encore être remplies. »
De leur côté, les maires de 27 communes de la région de Tachov, en Bohême de l'ouest, ont remis une pétition au Premier ministre, Jiri Paroubek. Dans celle-ci, ils appellent le gouvernement à adopter des amendements aux lois concernées par les expériences découlant de manifestations telles que CzechTek. Le chef du gouvernement a promis que son cabinet oeuvrerait dans ce sens. Une pétition rédigée par des artistes critiquant l'intervention policière circule aussi, mais elle n'a pas récolté le soutien escompté par ses organisateurs. Quatre policiers, dont l'intervention brutale contre l'un des participants à CzechTek a été prouvée par du matériel vidéo fourni par les organisateurs, viennent d'être suspendus jusqu'à la fin de l'enquête. Des manifestations contre l'intervention de la police se poursuivent à Prague et dans d'autres villes tchèques.