Les Tchèques peuvent désormais s'engager sans risque dans les armées étrangères

0:00
/
0:00

Les citoyens tchèques qui se sont engagés ou désirent s'engager dans une armée étrangère ou au sein de la Légion étrangère française sans la permission du président de la République ne risquent plus de peine de prison à leur retour au pays. C'est ce qu'a annoncé récemment le ministère de la Défense. « Le service dans une armée étrangère faisant partie de l'OTAN n'est plus considéré comme un acte délictueux », a confirmé son porte-parole, Andrej Cirtek, en faisant référence au nouvel amendement de la loi martiale entré en vigueur le 1er janvier.

Jusqu'à la fin de l'année dernière, des peines privatives de liberté de trois à huit ans, voire dix en cas de menace pesant sur le pays, pouvaient être prononcées à l'égard de ceux qui faisaient abstraction de la législation. Désormais, les Tchèques peuvent donc rejoindre l'armée de leur choix, même si ceux s'étant mis au service des forces militaires d'un pays membre de l'OTAN restent susceptibles d'être rappelés au pays en cas de situation de crise. Précisions du porte-parole du ministère :

« S'il s'agit d'un citoyen tchèque en service dans une armée étrangère et que le pays se retrouve sous une quelconque menace, alors ce citoyen est susceptible d'être appelé à rejoindre notre armée. Néammoins, il faut également préciser que les décisions à prendre dans un tel cas dépendraient de la situation. Je pense qu'une guerre ou une situation de menace seraient des situations tellement exceptionnelles que les mesures à prendre au moment voulu sont impossibles à prévoir exactement aujourd'hui. »

Pour les Tchèques qui voudraient intégrer les rangs de l'armée d'un pays n'étant pas admis au sein l'OTAN, une autorisation spéciale délivrée par le président de la République reste toutefois nécessaire. Et comme le confirme Andrej Cirtek, l'accord du chef de l'Etat ne se résume pas à une simple formalité :

« Ces demandes sont relativement rares et le président étudie donc attentivement chacune d'entre-elles car il n'est quand même pas courant qu'un citoyen tchèque veuille intégrer l'armée d'un autre Etat que celle de son pays dorigine. »

Par ailleurs, en dehors de quelques occasions exceptionnelles, le nouvel amendement ne s'applique pas aux étrangers qui désireraient s'engager dans l'Armée tchèque, comme l'explique Andrej Cirtek :

« La nouvelle loi martiale stipule qu'un citoyen originaire d'un pays membre de l'Alliance atlantique ne peut combattre dans l'Armée tchèque qu'en cas de situation de guerre ou de menace pesant sur le pays. Ceci dit, un soldat professionnel doit être de nationalité tchèque, c'est la condition de base. »

Selon des sources non-officielles et difficilement vérifiables, le nombre de tchèques servant actuellement dans des régiments étrangers s'éleverait à environ 200. En cas de situation de paix, la majorité des armées étrangères, tout comme la tchèque donc, font de la nationalité des soldats une condition sine qua non à l'intégration dans leurs rangs. La nouvelle loi tchèque pourrait donc avoir des retombées sur la Légion étrangère française où les origines des postulants nesont pas prises en compte.