Allemands des Sudètes : le Premier ministre propose « un geste de réconciliation »
Prague pourrait prochainement faire un geste envers les Allemands des Sudètes qui ont lutté contre le fascisme avant et pendant la Deuxième guerre mondiale. C'est en tout cas le souhait du Premier ministre.
Le Premier ministre veut en effet que son pays fasse un geste envers les Allemands antifascistes expulsés du territoire tchécoslovaque au même titre que tous les autres Allemands. « Un geste de réconciliation » a déclaré solennellement Jiri Paroubek, sans vouloir donner plus de détails, ce qui laisse néanmoins deviner que Prague pourrait aller au-delà de simples excuses, des excuses qu'avait envisagées le cabinet précédent. Le vice-Premier ministre de l'époque avait aussi proposé l'indemnisation des Allemands restés en Tchécoslovaquie après la guerre et envoyés au travail forcé.
Aujourd'hui, Prague pourrait franchir une étape supplémentaire et prendre également en compte ceux comme les sociaux-démocrates allemands, les communistes ou les prêtres catholiques qui avaient été obligés de fuir vers l'Allemagne ou l'Autriche malgré leur opposition à Hitler.
Selon l'historien Pavel Klobasa, cité par Lidove noviny, ce « geste » et de potentielles indemnisations concerneraient environ un millier de personnes, sur un total de plus de deux millions d'Allemands expulsés après la guerre. Pour le chef du gouvernement tchèque, il s'agit de « dizaines de personnes spoliées auxquelles le pays doit un geste ».
Avant de préciser ses intentions, Jiri Paroubek a affirmé vouloir en discuter avec les partis de sa coalition et de l'opposition, mais aussi avec son homologue slovaque et le chancelier autrichien, auquel il rend visite jeudi prochain.L'opposition tchèque ne cache pas son scepticisme. Le député européen de l'ODS, Jan Zahradil, préfère se rattacher au « consensus tchèque sur la base duquel les politiciens n'ouvrent pas les dossiers liés à la Deuxième guerre mondiale ».
Les associations représentant les Allemands des Sudètes restent quant à elles prudentes. Pour Petr Ludwig, président d'une association de Haute-Autriche, « il faut maintenant que les paroles soient suivies d'actes concrets ».