Karel Kostal: Français, Tchèque, socialiste, et opposant à la Constitution européenne

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Retour sur le projet de Traité constitutionnel européen. Vous le savez déjà, en République tchèque, la question est - après le rejet du texte par les Français et les hollandais - de savoir si l'on doit poursuivre le processus de ratification. Notre invité pour en parler aujourd'hui est Karel Kostal, un Franco-tchèque membre à la fois du Parti Socialiste français et du Parti social-démocrate tchèque (CSSD).

Karel Kostal, pourquoi a voté non lors du référendum français?

« J'ai voté non parce que j'ai lu très attentivement le projet constitutionnel et j'ai acquis la conviction que c'était un projet mauvais pour l'Europe et mauvais pour la France. »

D'après vous, que devrait faire maintenant le gouvernement tchèque?

« C'est écrit noir sur blanc : si un seul pays de l'UE se prononce par référendum pour le non, le projet est virtuellement mort. Donc je pense que la République tchèque (RT) doit comprendre cela. Maintenant, la RT est un pays souverain, je suis tout à fait d'accord. Mais est-ce que quelqu'un s'imagine en RT que les quelque 16 millions de citoyens français qui se sont prononcés contre puissent éventuellement revoter ? Ce que je souhaiterais en tant que Français d'origine tchèque, c'est que les citoyens tchèques puissent vivre une période aussi passionnante que celle que nous avons vécu ici. Si les Tchèques pouvaient se saisir de ce document pour se lancer dans un débat politique phénoménal, ce serait formidable. Mais je crains que ce ne soit pas le cas. Vous savez, nous sommes très en retard sur la France en République tchèque. Je pense qu'il fallait engager le débat bien avant. »