Les droits de l'Homme dans le monde au coeur d'une conférence pragoise sur le processus d'Helsinki
Le 1er août 2005, trente ans s'écouleront depuis la signature de L'acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe à Helsinki. Au total 35 pays, dont les Etats-Unis, le Canada, l'URSS et les pays européens, y compris ceux de l'ancien bloc de l'Est, se sont engagés à respecter l'intégrité territoriale de chacun, à s'abstenir de toute intervention dans leurs affaires, à renoncer à la force pour régler les conflits et, enfin, chose hautement importante, à garantir les droits de l'Homme.
Du 5 au 7 juin, d'anciens dissidents, historiens, politologues et diplomates de l'Europe et des Etats-Unis se réunissent à Prague, pour discuter, avec du recul, de tous les rôles qu'a joués le processus d'Helsinki dans la démocratisation de l'Europe communiste et le rapprochement entre l'Est et l'Ouest. Leurs débats évoquent les activités des mouvements dissidents en Pologne, en Hongrie, en RDA, la position de l'Eglise en Slovaquie communiste, le soutien de l'opposition politique et de la culture indépendante tchécoslovaques de la part des occidentaux... Une réflexion sur la situation actuelle des droits de l'Homme dans le monde est aussi au menu des débats. Car le processus d'Helsinki, bien que faisant parti de l'histoire du XXe siècle, reste d'une actualité brûlante, comme l'a confirmé l'ex-président tchèque Vaclav Havel, dans son discours d'ouverture de la conférence :
"Je viens de rentrer d'un long séjour aux Etats-Unis, qui est un pays, une fédération qui est basée sur l'idée des droits de l'Homme. En discutant avec les hommes politiques locaux, j'ai remarqué qu'ils se posaient, avec un brin d'inquiétude, la question de savoir si le monde démocratique faisait assez d'efforts pour protéger ses droits, si, depuis la chute du communisme, on ne pensait pas que c'était un chapitre clôturé et qu'il fallait se soucier, désormais, de l'économie, du commerce et de choses pareilles."
"Mais, pire encore, d'après ce que j'ai lu et entendu ces derniers temps, j'ai l'impression qu'en République tchèque, la lutte pour les droits de l'Homme est ridiculisée, considérée comme une survivance du passé, que le 'human-rightisme' est perçu comme une bizarrerie. Et je pense à toutes ces figures de l'opposition cubaine, biélorusse, birmane et chinoise que j'ai rencontrées récemment et je me dis qu'elles auraient des sentiments très ambigus si elles étaient au courant de cela. Elles auraient peut-être l'impression d'entendre un écho de la voix des autorités de leurs pays, de leurs 'Loukachenko'."