Maladie de Lyme : Tchèques et Américains collaborent pour développer un vaccin
A quand un vaccin contre la maladie de Lyme ? Une question que l’on se pose un peu partout dans le monde et en particulier en République tchèque qui reste l’un des pays européens les plus touchés par les maladies transmises par la tique. Les chercheurs du Centre biologique de l’Académie des Sciences à České Budějovice, en Bohême du Sud, ont récemment participé aux tests d’un vaccin contre la maladie de Lyme – ou borréliose – développé par le laboratoire américain Sanofi.
A la différence de l’encéphalite à tique, il n’existe pour l’instant aucun vaccin contre la maladie de Lyme qui affecte un nombre croissant de personnes chaque année. Elles sont nombreuses à vivre avec des séquelles à long-terme et difficiles à traiter.
Plusieurs laboratoires dans le monde travaillent à la mise au point d’un vaccin, dont celui de l’entreprise américaine Sanofi. Celle-ci a choisi le Centre biologique de l’Académie tchèque des Sciences pour tester la substance qu’elle a développée sur des tiques européennes. Comme l’explique Radek Šíma du Centre biologique de České Budějovice, la maladie de Lyme est due à plusieurs espèces de la bactérie spiralée appelée borrélie, d’où la difficulté de combattre celle-ci :
« La différence entre l’Europe et les Etats-Unis est qu’on n’y trouve pas les mêmes borrélies. Tandis que la Borrelia burgdorferi prédomine en Amérique du Nord, elle est plutôt rare en Europe. Ici, d’autres souches de Borrelia sont responsables de la maladie de Lyme, notamment la Borrelia afzelli et la Borrelia garinii. Lorsque ces bactéries pénètrent dans le corps, elles attaquent différents organes et causent de nombreux problèmes. »
A l’issue de quatre mois d’essais, effectués sur des souris, les chercheurs tchèques ont conclu que le vaccin américain était efficace même contre les tiques répandues en Europe. Selon eux, le développement du vaccin est sur la bonne voie mais se poursuivra encore un certain temps. Après d’autres essais sur des animaux, il faudra encore effectuer des études cliniques.
Par ailleurs, les parasitologues ont récemment révélé, dans les médias, l’existence de nouvelles espèces exotiques de tiques en République tchèque, originaires d’Europe du Sud et même d’Afrique subsaharienne. Ces espèces (Hyalomma marginatum et Dermacentor reticulatus), parfois deux fois plus grosses que les tiques répandues en Tchéquie et plus généralement en Europe, s’accrochent surtout aux animaux. En République tchèque, ces « tiques géantes » ont été repérées chez les chevaux et les chiens pour lesquels leur piqûre est particulièrement dangereuse.