Covid-19 : les laboratoires face à l’afflux des patients

Source: Ministère de la Santé

Le ministère de la Santé a présenté lundi une nouvelle carte identifiant le risque de Covid-19 dans différents districts de la République tchèque. Selon cette nouvelle carte, Prague et huit autres districts sont actuellement considérés comme des zones « vertes » où l’épidémie locale est contenue, tandis que le reste du pays, en blanc, affiche un risque minimal.

Même si le bilan journalier de nouvelles contaminations est en hausse depuis plusieurs semaines (210 cas ce lundi 3 août) et le nombre de cas actifs est actuellement le plus important depuis le début de l’épidémie en mars dernier (plus de 4 900), le gouvernement et les autorités sanitaires se veulent rassurants. On écoute Ladislav Dušek, directeur de l'Institut d'informations et de statistiques médicales :

Ladislav Dušek,  photo: Archives de Ladislav Dušek

« La situation épidémiologique dans le pays est très bonne. Le nombre de cas actifs n’est pas vraiment inquiétant, car ces gens-là sont isolés. Ce qui est important maintenant, c’est la bonne stratégie de dépistage : je crois que nous réussissons à identifier rapidement les foyers locaux, comme cela a été le cas récemment dans la région de Vysočina ou dans le district de Prachatice. »

« Dans ces clusters, les malades sont pour la plupart asymptomatiques ou alors ils présentent des symptômes légers. Les patients dans un état plus grave, qui ont été hospitalisés ces derniers jours, avaient tous d’autres problèmes de santé. Ce qui est important, c’est que les soins intensifs des hôpitaux ne sont pas confrontés à un afflux de cas sérieux. Nous vivons la même situation que les autres pays européens, il ne se passe rien d’exceptionnel en République tchèque. »

Les tests à Prachatice,  photo: ČTK/Václav Pancer

Toutefois, de nombreux Tchèques se plaignent de la capacité insuffisante des laboratoires, de la lenteur des tests et du traçage du coronavirus par les services d’hygiène : plusieurs cas de personnes contaminées contraintes de rechercher et de prévenir elles-mêmes leurs contacts ont été relayés ces derniers jours par les médias.

Il existe actuellement 106 laboratoires tchèques, publics et privés, autorisés à effectuer des tests de dépistage du coronavirus. Celui de l’hôpital pragois Na Bulovce est le plus fréquenté de la capitale : « Notre personnel travaille de manière intensive tous les jours, y compris les week-ends. Nous remercions les étudiants des facultés de médecine qui nous aident à effectuer ce nombre énorme de prélèvements », a écrit l’hôpital sur son compte twitter après avoir testé 500 personnes au cours de la seule journée de lundi.

Photo illustrative: Gerd Altmann/Pixabay,  CC0

Un autre laboratoire qui connaît une montée en puissance avec les départs et retours de vacances est celui situé à l’aéroport Václav Havel, entre les terminaux 1 et 2. Les tests y sont effectués 20h par jour. De longues queues s’y forment après les arrivées des avions.

« Je croyais que j’allais être obligée de passer un test, étant donné que je rentre des Etats-Unis, mais il s’est avéré que non. Je veux être testée quand même, je vais voir mes proches dans une maison de retraite, alors je le fais par précaution. »

Kateřina, interrogée par la Radio tchèque, a passé un test PCR « classique », dont le prix a été plafonné par l’Etat à 1750 couronnes (66 euros) et le résultat est connu dans un délai de 12 à 48 heures. Ceux qui sont plus impatients peuvent se faire tester, à l’aéroport de Prague, pour 7 500 couronnes (285 euros) : le test express est alors évalué dans les trois heures qui suivent le prélèvement.

Quant à la nouvelle carte des régions tchèques selon le risque de contamination, elle sera mise à jour chaque semaine par le ministère de la Santé. Des mesures de santé spécifiques, décidées par les autorités locales, seront ensuite appliquées, selon l’évolution de la situation. Pour sa part, Prague prépare le retour du port du masque dans tous les lieux publics fermés.