Election sénatoriale partielle : net recul des partis au pouvoir
Les partis d'opposition sortent renforcés d'un scrutin marqué par une très forte abstention.
On votait de nouveau en cette fin de semaine dans une grosse vingtaine de circonscriptions tchèques : le deuxième tour de l'élection sénatoriale partielle s’est déroulé vendredi après-midi et samedi matin.
Des bureaux de vote en "drive-in" avaient déjà été mis en place mercredi pour les personnes en quarantaine, mais seulement 513 citoyens en tout ont déposé leur bulletin dans l'urne par la fenêtre de leur voiture.
2,8 millions d'électeurs environ étaient concernés par cette élection. Le taux de participation au premier tour de ce premier scrutin dans le pays en temps de pandémie était d’environ 37% ; au deuxième tour il était inférieur à 17%.
Le scrutin a été marqué par le recul des partis de la coalition gouvernementale et par l’échec du Parti communiste qui la soutient et dont le président a déjà annoncé sa démission.
Avec un seul élu ce samedi, le nombre de sénateurs du mouvement ANO dirigé par le Premier ministre Andrej Babiš est en baisse.
Les candidats du parti social-démocrate ČSSD, présidé par le ministre de l’Intérieur Jan Hamáček, ont tous échoué à se faire élire et le parti ne pourra en conséquence former un groupe parlementaire à la Chambre Haute.
Le mouvement STAN (maires et indépendants), avec dix élus sur dix candidats dans ce deuxième tour, est quant à lui considéré comme le vainqueur de ce scrutin.
Le parti conservateur ODS obtient trois mandats et son président, Petr Fiala, a indiqué vouloir négocier avec STAN le maintien à la présidence du Sénat de Miloš Vystrčil, dont le récent déplacement à Taiwan a été très remarqué.
A Prague, seuls les premier, cinquième et neuvième arrondissement étaient concernés par ce vote. La nouvelle sénatrice de Prague 1 est l’ancienne présidente de la Chambre des députés Miroslava Němcová (ODS). Dans le cinquième arrondissement, où le chef de l’Etat est inscrit mais a refusé de voter car son candidat favori n’était pas au deuxième tour, l’ancien policier Václav Láska (SEN 21) a été réélu face au directeur de la Bibliothèque Václav Havel, Michael Žantovský, candidat du parti TOP 09.
A Brno, l’ancienne médiatrice de la République Anna Šabatová, dont la candidature était soutenue par les Verts, a perdu face au médecin Roman Kraus (ODS), directeur de deux hôpitaux de la ville.
26 sénateurs en tout ont été élus pour un mandat de six ans et rejoindront leurs 55 collègues d’une Chambre Haute dont l’importance est régulièrement remise en question en République tchèque depuis sa création en 1993 (les premières élections sénatoriales tchèques n’ont eu lieu qu’en 1996).