En République tchèque aussi, le nombre d’adoptions d’animaux explose depuis le début de la pandémie
La pandémie de Covid-19 a eu des effets insoupçonnés tels que la forte augmentation du nombre d’adoption et de ventes d’animaux de compagnie en République tchèque. Depuis le printemps, les demandes explosent à Prague.
« Mon chat s’appelle Pogo, en arrivant à Prague, je ne savais pas si j’allais rester très longtemps et j’habitais en colocation donc c’était difficile d’adopter un chat. Maintenant, je suis à Prague depuis environ six ans et j’ai mon propre appartement. J’ai décidé il y a quelques mois que j’allais rester longtemps à Prague et j’ai trouvé que c’était dommage de me priver de chat. J’ai donc adopté Pogo, désormais il me tient compagnie quand je travaille chez moi. »
Comme Pascal, vous avez peut-être adopté un animal du nom de Pogo, Médor ou Tigrou ces derniers mois. Depuis quelques années déjà, le nombre d’adoptions et de ventes de nos petits amis à poils augmente en République tchèque, mais c'est d’autant plus vrai depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Entre le renforcement du télétravail, l’isolement social du confinement et l’excuse de la promenade du chien pour sortir, les raisons ne manquent pas pour adopter. Les refuges pour animaux et chenils tchèques ont souvent reçu plus de demandes d’adoption que d’habitude - pendant et après le confinement.
C’est ce que confirme Eliška Chmelíková, bénévole à Šanta kočičí une association pragoise qui recueille les chats errants et abandonnés pour leur trouver une nouvelle maison :
« Beaucoup de gens ont appelé pendant le confinement pour adopter des chats. Mais nous n’avons pas accepté tant d’adoptions que cela au printemps parce que nous avions peur que ces personnes prennent les chats pour des jouets et n’y voient qu’un divertissement pour s’occuper pendant le confinement alors qu’avoir un chat est une véritable responsabilité. Nous avons donc attendu la fin du printemps pour lancer les procédures d’adoption et finalement de nombreux chats ont trouvé un nouveau foyer. »
Et il faut dire que le nombre de chats prêts à être adoptés au refuge Šanta kočičí n’était pas suffisant cette année, notamment à cause de la pandémie selon Eliška Chmelíková :
« Nous avons 38 chats au refuge en ce moment et cinq en familles d’accueil. C’est beaucoup moins que l’année dernière au même moment, parce que nous avons un nombre conséquent de chats malades, âgés et blessés. Je ne suis pas sûre qu’il y ait plus de chats abandonnés dans les rues que d’habitude depuis le début de la pandémie. Mais en tout cas les bénévoles n’ont pas pu faire leur travail correctement cette année : s’il n’y a personne pour trouver les chats abandonnés, alors forcément nous avons l’impression qu’il y en a moins que d’habitude. Nous ne sommes donc pas vraiment envahis par les chatons nés au printemps comme chaque année. Nous avons également eu quelques cas d’étrangers qui devaient rentrer dans leur pays et ne pouvaient pas emmener leurs chats avec eux. C’est pourquoi nous avons dû trouver de nouveaux foyers pour ces chats, ou alors ils ont fini dans notre refuge. »
La République tchèque n’est pas une exception en cette année très particulière : ailleurs en Europe et en Amérique du Nord, de nombreux chenils et refuges ont battu leur record de vente et d’adoption juste après le confinement. Au refuge Šanta kočičí par exemple, cinquante chats ont trouvé un nouveau foyer depuis début mai. Après tout, dans les moments difficiles, tout le monde a besoin d’un coup de patte.