Covid-19 - coopération militaire : un pharmacien en chef de l'armée française à Prague
Jérôme Lacroix est pharmacien en chef de l’armée française, venu la semaine dernière en République tchèque dans le cadre de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Il a répondu aux questions de Martin Balucha :
« Précédemment j’ai occupé plusieurs postes spécialisés dans les déploiements opérationnels et j’ai participé au printemps, lors de la première vague de l’épidémie en France, à la cellule de crise Covid-19 au sein de la direction centrale du service de santé des armées. »
Quelle a été votre mission ici en République tchèque ?
« Suite à la requête des autorités tchèques vis-à-vis de la France, ma mission consistait à étudier avec le service de santé de l’armée tchèque les besoins exprimés et en même temps à partager les expériences des actions des services de santé des deux pays. »
« J’ai notamment visité l’hôpital de campagne installé par le sixième bataillon médical à Letňany et ai également été reçu à l’hôpital militaire ÚVN de Prague. »
Que pensez-vous des éléments sanitaires déployés ici, de l’hôpital de campagne de Letňany ?
« Ce que j’ai vu à Letňany est une installation montée avec un très grand professionnalisme, une organisation cohérente et qui me semblait parfaitement fonctionnelle. Pour l’instant il n’y a pas de patients, je souhaite que cela n’arrive pas mais en tout cas mon sentiment est que l’installation est prête à en accueillir. »
Vous avez participé à la lutte contre la première vague à Paris – est-ce que les établissements que vous avez vus ici sont comparables à ce que vous avez vu en France ?
« Ce n’est pas tout à fait la même approche médicale – je ne commenterai pas car cela relève de concepts médicaux. En revanche c’est similaire dans le professionnalisme dans le sens où j’ai vu une armée extrêmement impliquée et qui montrait des capacités et performances dignes de ce qu’on peut attendre d’une armée. »
Avec qui avez-vous pu échanger pendant votre séjour ici ?
« J’ai rencontré les équipes de l’hôpital ÚVN et du sixième bataillon, ainsi que les vice-ministres tchèques de la Défense et de la Santé. J’ai été en contact tout au long du séjour avec le service de santé militaire tchèque, notamment avec le général Bubeník. Les entretiens étaient extrêmement directs et francs, à tous les niveaux. Les gens sont inquiets, mais qui ne l’est pas ? Très simplement, les gens se demandent comment va évoluer cette épidémie, comme le monde entier. »
Etiez-vous également en contact avec les médecins militaires américains arrivés récemment ici ?
« Il y avait effectivement durant tout la séquence une équipe américaine, composée en particulier de gardes nationaux du Texas et du Nebraska. Les visites et échanges étaient communs, dans le cadre de l’échange d’expérience entre les armées de nos différents pays. »
Quelles leçons tirez-vous de votre séjour en République tchèque ?
« J’ai vu ici une réponse professionnelle avec une très grande implication et mobilisation des services, le tout avec une organisation planifiée et cohérente, qui pour moi montre une forte crédibilité. Cette mission était une première et elle symbolise la solidarité entre la France et la République tchèque. »