Pour 2021, les Tchèques gardent le moral
Les dernières semaines d’une année permettent généralement d’en faire le bilan, et de se projeter dans la nouvelle. C’est ainsi qu’au terme d’une année 2020 pour le moins hors-normes, la Radio tchèque a sondé le moral des Tchèques. Entre déception légitime et espoir, l’enquête montre que les Tchèques ne se laissent pas abattre à l’aube de 2021.
Cette enquête, c’est d’abord un constat : pour la majorité des Tchèques, l’année 2020 aura été moins bonne qu’espéré.
Oui, selon le sondage mené par l’institut Median, ils sont près de 75% à le penser. Sans surprise, la pandémie est en cause, avec ses conséquences économiques et sociales.
Les mesures strictes mises en place pour faire face au virus ont entraîné aussi bien la fermeture de nombreux services, avec pour répercussion la mise au chômage de leurs salariés. Dimanche encore, certains restaurateurs ont manifesté à Prague pour réclamer la réouverture des cafés et restaurants, de même que des professionnels de la montagne qui subissent la mise à l’arrêt des stations de ski.
La pandémie crée également une situation d’incertitude. Difficile donc de se projeter dans les prochains mois, jours, semaines … A cela s’ajoute la lassitude des confinements et couvre-feu, tout comme la privation des sorties culturelles et d’une bonne partie des loisirs. De leur côté, les enfants, les étudiants et leurs professeurs ont dû s’adapter à des conditions d’apprentissage plus difficiles que d’ordinaire avec les cours en ligne.
Malgré l’incertitude, les Tchèques restent plutôt optimistes pour 2021…
En effet, deux-tiers du millier de personnes interrogées. Certains ont pu trouver dans le chamboulement majeur une opportunité de changer de rythme, de redécouvrir leur pays et sa nature, ou encore de faire la transition vers le télétravail.
On notera également que si le risque de perte d’emploi est élevé à cause de l’arrêt partiel des activités économiques, la République tchèque conserve un des taux de chômage les plus bas d’Europe. Celui-ci s’élevait à 2,8% en novembre 2020. A titre de comparaison, la moyenne européenne se situe autour de 7,5%, et la France avoisinait à la même époque les 8%.
D’une manière générale, selon les données de la Commission européenne, les Tchèques se disent plutôt satisfaits de leur niveau de vie. La République tchèque figure d’ailleurs au-dessus de la moyenne européenne sur des indicateurs tels que la qualité du logement, les relations sociales ou encor la situation financière personnelle. Autre donnée : celle du Centre pour l’étude de l’opinion publique tchèque : sur une échelle s’étalant de 1 à 10, l’indice moyen de satisfaction de la vie s’élevait à un peu plus de 7 en décembre 2020. L’étude prenait alors en compte des facteurs comme le sentiment de sécurité ou le niveau de vie.
Si les optimistes sont majoritaires, il n’en reste pas moins de 30% de pessimistes- S’agit-il là d’un record ?
Dans l’histoire récente, très probablement. Les années précédentes, ils n’étaient que 15% à se dire pessimistes et à penser que l’année à venir serait moins bonne que celle écoulée. Mais au sortir d’une année 2020 hors du commun – la pire même de l’histoire selon le magazine américain Time – ils sont désormais près de 30% à penser que la situation va empirer en 2021.
Une chose est certaine : les masques, gestes de distanciation et autres protocoles ne disparaîtront pas immédiatement. Le vaccin remontera peut-être le moral, mais comme le précise la Radio tchèque, ce sondage a été effectué à la mi-décembre, c’est-à-dire avant que les pays européens n’entament leurs campagnes de vaccination.
Quoiqu’il en soit, le Premier ministre Andrej Babiš, en bon politique qu’ile st est, se veut optimiste. Comme d’autres dirigeants européens qui ont formulé les vœux, lui aussi a souligné « l’espoir » que représentait le vaccin, tout en n’omettant pas de préciser que le processus serait encore long.