Vaccination anti-Covid des plus jeunes : les médecins craignent un faible intérêt en Tchéquie
Depuis vendredi dernier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est ouverte en République tchèque aux personnes âgées de plus de 16 ans. Cet été, le vaccin Pfizer/BioNTech pourrait également être disponible en Tchéquie pour les adolescents âgés de 12 à 15 ans, a annoncé le ministère de la Santé. Une nouvelle saluée par les médecins, mais moins par les parents qui sont eux-mêmes assez peu nombreux à se faire vacciner.
En effet, selon les statistiques du ministère de la Santé, seule la moitié des personnes âgées de 35 à 50 ans se sont inscrites pour la vaccination en République tchèque. Pour rappel, la campagne vaccinale a commencé ici fin décembre. Quelque 5,5 millions de doses des quatre vaccins disponibles en Tchéquie (Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson) ont été inoculées depuis.
Le pays dénombre actuellement près d’1,6 million de personnes, soit environ un dixième de la population, pleinement vaccinées. Ce sont les personnes âgées de 70 à 74 ans qui sont actuellement les plus vaccinées (815 000 vaccins inoculés). Pour atteindre l’immunité collective, soit 80% de la couverture vaccinale, il reste encore du chemin à parcourir. Même si les jeunes entre 12 et 15 ans ne représentent que 4% de la population, leur vaccination est importante aux yeux des spécialistes. Président de la Société tchèque de vaccination, Roman Chlíbek explique :
« Il est clair que chez les enfants, la campagne ne se déroulera pas de la même façon que chez les adultes. Elle sera basée sur une approche plus individualisée. La vaccination est très importante pour les enfants atteints de maladies chroniques et pour ceux qui présentent un déficit immunitaire. Un autre aspect important est la protection des autres personnes vulnérables dans la famille. Pour une personne âgée ou malade, il est toujours mieux d’avoir dans son entourage le maximum de personnes vaccinées. »
En République tchèque aussi, de nombreux parents se posent des questions sur l’efficacité des vaccins anti-Covid et leurs effets secondaires. Marie, 48 ans, a confié à la Radio tchèque :
« J’ai un fils âgé de 13 ans et je ne le ferai vacciner dans aucun cas. J’ai trop peur, je ne fais pas confiance aux vaccins. »
En République tchèque, le vaccin de Pfizer/BioNTech sera administré aux adolescents à partir de cet été. Selon Roman Chlíbek, des études sur la vaccination des plus jeunes sont en cours :
« Ces études sont certes effectuées dans un court délai, mais cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas de qualité. Chez tous les vaccins qui ont été développés par le passé, c’était pareil : on ne pouvait pas attendre cinq, dix ou quinze ans avant de les lancer. Et puis, si tout le monde rejetait la vaccination, ces études ne pourraient même pas avoir lieu. »
Les pédiatres interrogés par la Radio tchèque sont favorables à la vaccination des enfants et adolescents qui devrait, selon eux, être effectuée plutôt dans leurs cabinets que dans de grands centres de vaccination. La médecin Ivana Hülleová estime toutefois que les parents devraient être les premiers à se faire vacciner :
« Les quadragénaires et même les parents plus jeunes devraient agir de manière responsable. Parce que s’ils se font vacciner, ils protègent aussi leurs enfants. En ce qui concerne la vaccination des jeunes enfants, j’essaie de rassembler toutes les informations accessibles sur les essais cliniques car oui, les parents me posent des questions à ce sujet. Mais pour l’instant, elles concernent surtout la vaccination des adolescents. »