Le gouvernement d’Andrej Babiš est officiellement démissionnaire
Ce jeudi matin, le gouvernement minoritaire formé par ANO avec le Parti social-démocrate ČSSD et dirigé par Andrej Babiš a officiellement démissionné. Il devrait rester démissionnaire jusqu’à la nomination officielle du gouvernement de Petr Fiala.
Andrej Babiš : « Le gouvernement a décidé en conseil des ministres de démissionner conformément aux termes de la Constitution. J’ai envoyé au président une lettre dans laquelle je l'informe de la démission de notre gouvernement. La lettre a été reçue par le bureau du président de la République à 8h30. »
« Je m’attends désormais à ce que le président nous charge de gouverner en démission. On va voir quand le président nommera Petr Fiala Premier ministre et son gouvernement. Bien sûr, le mouvement ANO entre dans l’opposition. »
« On verra comment le président réagira. J’ai reçu comme information que je pourrai lui rendre visite à l’hôpital la semaine prochaine, quand il sera transféré dans une chambre standard. On verra si le président réagit d’ici là ou s’il attendra notre rencontre, je n’ai pas d’information à ce sujet. »
C’est donc ce 11 novembre que le gouvernement Babiš a rendu son tablier. La veille, la séance inaugurale de la nouvelle Chambre des députés s’est terminée avec notamment l’élection de sa nouvelle présidente, Markéta Pekarová Adamová (TOP09).
Le candidat à ce poste du mouvement ANO, Karel Havlíček, n’a pas été retenu, car la Constitution ne permet pas à un ministre en fonction de se présenter. Mauvaise journée pour ANO, puisque le président sortant de cette assemblée, Radek Vondráček, n’a pas été élu non plus à la vice-présidence.
Les plus fervents adversaires d’Andrej Babiš, dont le député ODS et ancien directeur de l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, Pavel Žáček, n’ont pas omis de noter que la démission de son gouvernement intervenait 39 ans jour pour jour après « la signature de sa collaboration » avec la police StB du régime communiste, le 11 novembre 1982 – une collaboration toujours démentie par l’intéressé.
Le Parti communiste de Bohême et de Moravie (KSČM), qui avait permis au gouvernement Babiš de gouverner ces quatre dernières années, a quant à lui disparu de la représentation parlementaire pour la première fois depuis la révolution de Velours, dont on célèbrera le 32e anniversaire la semaine prochaine.