Hausse du prix des poubelles, mais collecte des biodéchets désormais gratuite
Un amendement à la loi sur les déchets va impliquer une augmentation du coût d’enlèvement pour la majorité des Pragois. Elle pourrait être partiellement compensée par la gratuité nouvelle de la collecte des biodéchets, dont la quantité est d’ailleurs en augmentation dans la capitale tchèque.
Jusqu’alors, les Pragois payaient l’enlèvement de leurs ordures en fonction de la taille de leurs poubelles et de la fréquence de la collecte. Cependant, un amendement de la loi sur les déchets oblige désormais les communes à déterminer un tarif d’enlèvement basé uniquement sur le volume de déchets, et ce à un prix maximal de 1 couronne pour chaque litre de déchets. Il y a quelques semaines, la ville de Prague a, pour sa part, approuvé le prix de 50 haléř (cents de couronnes).
Par conséquent, le prix de la collecte des déchets sera désormais directement proportionnel à la taille des bacs. C’est pour les habitants des zones de banlieue, équipées de grandes bennes, que ce changement de mode de tarification impliquera un coût plus élevé. Seuls les petits bacs à déchets reviendront moins chers à leurs utilisateurs.
Nouveauté toutefois, à Prague, la collecte des poubelles de couleur brune servant à recueillir les biodéchets sera désormais gratuite. Cela pourrait partiellement compenser l’augmentation du prix d’enlèvement des autres ordures ménagères. Selon la municipalité, à Prague, les biodéchets représentent en effet 30 à 40 % des déchets, et leur tri plus consciencieux devrait permettre aux particuliers de réaliser des économies importantes.
Jusqu’à présent, selon le maire adjoint Petr Hlubuček (STAN), le prix de la collecte des déchets, quels qu’ils soient, variait entre 25 et 74 centimes par litre, en fonction de la taille du bac et de la fréquence de la collecte. « Je considère que le taux proposé de 50 centimes est un compromis respectueux du budget, tant en ce qui concerne le porte-monnaie des habitants de Prague que le budget de la capitale », a expliqué Petr Hlubuček.
Le changement des prix a toutefois été critiqué par l’opposition. « La nouvelle loi vous dit comment recalculer le prix, pas que vous devez le rendre plus cher », a déclaré la députée Alexandra Udzhenija (ODS). Elle a ajouté que d’autres villes avaient maintenu les prix au niveau initial malgré la modification de la loi.
Biodéchets en augmentation
Cette année, au 1er octobre, 5004 tonnes de biodéchets ont été collectés auprès des foyers pragois, contre 4995 tonnes l’an passé. D’après le maire adjoint Petr Hlubuček (STAN), « dans les années à venir, le tri des biodéchets deviendra aussi banal que le tri du plastique ».
Les poubelles à biodéchets sont conçues de façon à ce que les déchets soient bien aérés et leur humidité évacuée. Au fond, une grille permet de séparer les déchets liquides des déchets solides. Elles sont destinées à collecter les déchets verts, les déchets de fruits et légumes, le thé ; en revanche, les huiles, coquillages, graisses, produits laitiers, litières animales, les cheveux et les poils n’y ont pas leur place.
Le portail d’informations ekolist.cz recense actuellement près de 16 000 de ces poubelles sur l’ensemble de la capitale tchèque, les petits modèles (120 litres) y étant plus répandus que les grands modèles (240 litres).
C’est une loi datant de 2014 qui oblige les communes au tri des biodéchets, que ce soit par le biais de collectes saisonnières ou régulières, de bacs réservés aux biodéchets, de composteurs ou de plateformes de compostage.
Certains sites pragois disposent d’un système de gestion des biodéchets privé : comme c’est le cas du plus grand marché de Prague (Pražská tržnice), qui s’est équipé il y a quelques mois d’un composteur automatisé appelé Rocket, qui est capable de traiter jusqu’à 215 litres de biodéchets par jour.
Cependant, tous les citadins n’accordent pas nécessairement d’importance au potentiel de recyclage de ces déchets, et dans les faits, rien n’oblige les habitants des villes à avoir recours aux moyens mis en œuvre par la commune. Néanmoins, la gratuité nouvelle de la collecte des biodéchets pourrait, parallèlement à l’augmentation du tarif d’enlèvement des autres déchets, les inciter à ne plus jeter leurs biodéchets dans la poubelle à ordures non recyclables.