JO de Pékin : une délégation record pour la Tchéquie
Ce vendredi 4 février seront officiellement lancés les Jeux olympiques de Pékin. La Tchéquie compte 114 athlètes dans ses rangs. Un record. Mais les crises diplomatique, écologique et sanitaire seront également au cœur de cette 24ème édition des Jeux olympiques d’hiver.
Ce sont 114 athlètes tchèques qui s’élanceront dans l’arène olympique. Jamais la délégation n’avait été aussi importante. Il y a quatre ans, à Pyeongchang, la Tchéquie avait glané sept médailles et y avait déjà envoyé un nombre record de participants. L’équipe olympique sera emmenée par la hockeyeuse et capitaine de l’équipe nationale Alena Mills et le patineur artistique Michal Březina, tous les deux porte-drapeaux.
Cette année, Ester Ledecká, Martina Sáblíková et Michal Krčmář, déjà médaillés en 2018, viseront une nouvelle breloque. Ester Ledecká avait remporté le titre en ski alpin sur le Super-G et en snowboard sur le slalom géant parallèle. Un exploit historique qu’elle pourrait rééditer puisqu’elle est engagée sur les deux disciplines. Lors de sa dernière manche de coupe du monde disputée à Cortina d’Ampezzo fin janvier, elle a décroché la troisième place sur la descente et a bouclé le Super-G avec le huitième meilleur temps. En snowboard, la Tchèque a décroché l’or dans sa dernière compétition. De quoi mettre en confiance la double médaillée olympique.
Martina Sáblíková, sextuple médaillée et triple championne olympique de patinage de vitesse, participera à ses cinquièmes JO. Elle sera engagée sur le 3000 mètres et le 5000 mètres et compte bien ajouter une médaille à son palmarès. Michal Krčmář, quant à lui, tentera de sortir son épingle du jeu en biathlon et de récréer la surprise, quatre ans après sa médaille d’argent sur le sprint.
Autres chances de médailles
Markéta Davidová sera également l’une des chances de médailles tchèques. Sur les skis et armée de sa carabine, elle a réalisé de belles performances sur les différentes étapes de la coupe du monde de biathlon. Elle a remporté le premier individuel de la saison à Öestersund en Suède et s’est surtout adjugé le petit globe de cristal dans cette discipline. La biathlète pourra compter sur ses coéquipières avec lesquelles une médaille sur le relais est envisageable.
Sur les skis toujours, Michal Novák sort d’une splendide saison. Avec deux cinquièmes places et plusieurs tops 10 en coupe du monde, le fondeur pourrait bien repartir avec une médaille autour du cou. Nikola Zdráhalová est également présentée dans les médias tchèques comme une prétendante au podium sur l’une des cinq courses qu’elle s’apprête à disputer en patinage de vitesse.
La Tchéquie comptera également sur ses deux équipes de hockey sur glace. Pour la première fois de son histoire, l’équipe féminine a en effet décroché son ticket pour les Jeux. Les hommes tenteront, eux, de grimper sur le podium après leur quatrième place il y a quatre ans.
Le curling sera également à l’honneur. Tomáš Paul et Zuzana Paulová seront les premiers représentants tchèques dans ce sport. Le couple sur la glace et dans la vie a tout misé sur ces JO, posant des congés sans solde pour préparer le rendez-vous olympique. Le pays sera aussi représenté dans les quatre disciplines qui composent le patinage artistique. Anna Fernstädt s'élancera pour la première fois sous les couleurs de la Tchéquie en skeleton. Elle concourait auparavant pour l’Allemagne. Anežka Indráčková sera la plus jeune athlète tchèque à Pékin. Du haut de ses 15 ans elle s’élancera le 5 février sur le tremplin du saut à ski.
Eva Samková, porte drapeau de la dernière édition et double médaillée olympique, sera la grande absente de ces Jeux. Elle a dû déclarer forfait il y a quelques jours, après s’être fracturé les deux chevilles en décembre dernier.
Boycott diplomatique et bulles sanitaires
Après avoir accueilli les JO d’été en 2008, Pékin devient la première ville au monde doublement olympique. Mais la réalité révèle un goût amer. Les athlètes évolueront, en effet, uniquement sur de la neige artificielle. 354 canons à neige tourneront à plein régime. 185 millions de litres d’eau seront nécessaires. Pourtant, Pékin se vante d’organiser les JO les plus écologiques de l’ère moderne avançant comme argument principal l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables.
Outre l’aspect environnemental, les atteintes aux droits humains perpétrées par la Chine se sont également invitées à la fête sportive. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Lituanie et le Kosovo ont tour à tour annoncé le boycott diplomatique des Jeux. Tous ces pays s’opposent à la politique menée par la Chine à Hong Kong, dans la région du Tibet mais surtout à l’égard des Ouïghours, une communauté musulmane de la région chinoise du Xinjiang, violemment réprimée, enfermée et exploitée. Le gouvernement tchèque n’enverra aucun de ses représentants en Chine mais reste flou sur la présence ou non de diplomates. Le président tchèque Miloš Zeman s’était fermement opposé à cette vague de boycotts il y a quelques semaines.
A cela s’ajoute le spectre du Covid-19 qui plane sur Pékin et ses athlètes olympiques. Une bulle sanitaire d’une extrême rigidité a été mise en place. Les sportifs n’auront aucun contact avec l’extérieur. Ils se déplaceront de bulle en bulle installée sur les différents sites de la compétition et seront soumis à des tests quotidiens. La majorité de la délégation tchèque s’est envolée la semaine dernière en direction de la Chine dans un vol affrété spécialement pour l’occasion. Les athlètes ont dû effectuer trois tests de dépistage avant le départ.
La compétition a commencé pour les Tchèques cette semaine, avec deux victoires et deux défaites des époux Paul en curling et un premier succès de l'équipe féminine de hockey sur glace face à la Chine (3-1).