La Tchéquie centralise l’accueil des réfugiés ukrainiens
Alors que les premiers réfugiés venus d’Ukraine commencent à arriver en Tchéquie, la coordination de l’aide et de l’accueil est devenue une nécessité pour les autorités tchèques.
Afin de simplifier et d’accélérer l’admission des réfugiés ukrainiens en République tchèque, les autorités tchèques ont mis en place un centre national d’assistance et des points d’accueil et d’enregistrement dans toutes les régions. A Prague, ce centre d’assistance a été ouvert mardi au sein de la Bibliothèque municipale, située au centre- ville à deux pas de la mairie de la capitale.
Le ministre de l’Intérieur Vít Rakušan (STAN) a fait savoir que le centre fonctionnerait 24 heures sur 24, sept jours sur sept, afin de coordonner le travail des centres d’assistance locaux et des points d’enregistrement, qui ouvrent dans toutes les régions.
Des policiers, dont des employés de la police des étrangers, du département de la politique d’asile et de migration du ministère de l’Intérieur, de la Caisse générale d’assurance maladie et des pompiers, qui apportent un soutien logistique, ont été déployés sur place. Tous sont à même de fournir l’assistance nécessaire pour que les nouveaux arrivants puissent organiser en un seul et même endroit tout ce dont ils ont besoin pour commencer cette nouvelle vie en République tchèque, que ce soit en orientant les réfugiés vers des possibilités d’emploi futur ou sur la façon dont ils peuvent obtenir un soutien financier immédiat. Leur enregistrement dans les trois jours après leur arrivée leur permet de bénéficier immédiatement de l’assurance maladie. Après cela, les nouveaux arrivants ont trois mois pour demander un visa spécial de 12 mois et un permis de travail.
Comme le souligne toutefois le ministère de l’Intérieur, toutes les régions ne seront pas concernées de la même façon par cet afflux de personnes :
« Nous avons réalisé qu’il allait y avoir de grandes différences entre les régions. Les réfugiés ukrainiens recherchent en priorité à rejoindre les membres de leur diaspora déjà présents sur place. Donc très clairement, Prague et la Bohême centrale seront les régions les plus concernées. Dans une moindre mesure, la Bohême du Sud et la Moravie du Sud également. Nous sommes tous conscients de la charge financière, mais nous nous efforçons de mettre en place un système fonctionnel pour que les gens aient un endroit où aller, de quoi se nourrir, et un toit au-dessus de leurs têtes. »
Au cours des derniers jours, environ 20 000 réfugiés sont arrivés en République tchèque, un nombre qui va augmenter comme l’a souligné le Premier ministre Petr Fiala face aux députés tchèques ce mercredi. « Nous sommes et serons un pays cible », a rappelé Petr Fiala. La législation annoncée par le chef du gouvernement devrait permettre aux Ukrainiens d’accéder librement au marché du travail sans permis de travail. Le cabinet devrait le soumettre à l’approbation de la chambre basse du Parlement, à l’occasion d’une procédure d’urgence.
La République tchèque a fait savoir qu’elle était prête à accueillir des dizaines de milliers de réfugiés qui seront logés dans des établissements publics, des hôtels, des pensions mais aussi chez des particuliers, car de nombreux Tchèques se sont déclarés prêts à les accueillir. De nombreux Ukrainiens fuyant la guerre ont également trouvé refuge chez des parents ou des amis vivant déjà en République tchèque.
En l'espace d'un seul week-end, une initiative d'experts en informatique, connue sous le nom de Česko.Digital, a mis en place un portail en ligne de tous les moyens par lesquels les Tchèques peuvent aider l'Ukraine et ses réfugiés. Baptisé stojimezaukrajinou.cz (Nous soutenons l’Ukraine), ce nouveau site internet fait également office de guide pratique pour les réfugiés ukrainiens à la recherche d'une aide dans des domaines aussi variés que le transport, le logement ou l'assistance juridique.
La mobilisation tous azimuts touche tous les secteurs et tant les institutions, les ONG que les particuliers : l’annonce de l’invasion russe de l’Ukraine a réveillé chez les Tchèques des souvenirs historiques similaires qu’ils croyaient définitivement relégué dans le passé.
