Cinéma : Jan Žižka, « un film comme Braveheart sur un héros tchèque »
Ce jeudi 8 septembre sort en salles le film le plus cher de l'histoire du cinéma tchèque avec un budget de 450 millions de CZK (environ 18 000 000 EUR). Jan Žižka, zrod vojevůdce (Jan Žižka, naissance d’un chef de guerre) en tchèque, le film est intitulé Medieval en anglais, langue dans laquelle il a été tourné avec entre autres Michael Caine, Ben Foster et Til Schweiger.
Ce biopic se concentre sur les débuts du célèbre général hussite tchèque, connu pour ses tactiques innovantes. Le film a été écrit, réalisé et produit par Petr Jákl, ancien judoka et cascadeur devenu l’un des producteurs tchèques les plus aguerris. Au micro de Radio Prague International, il est revenu sur la génèse de ce biopic très attendu :
« Quand j'étais jeune, je connaissais bien sûr Jan Žižka à l'école, mais il n'était pas une figure si intéressante pour moi à l'époque. J'étais plus dans les Vikings, ou Braveheart.
Quand j'ai grandi, des gens comme Marek Dobeš ou Michal Petruš sont venus me voir et m'ont dit qu'ils avaient un scénario sur un jeune Jan Žižka et nous avons donc commencé à parler de faire un film. Nous avons embauché d'autres scénaristes comme Petr Bok, qui a également écrit un très bon scénario, puis j'ai commencé à le réécrire tout seul avec mon père qui m'aidait.
L'idée du film Jan Žižka a commencé il y a environ 11 ans pour moi. J'ai pensé que ce serait génial de faire un film comme Braveheart sur un héros tchèque, parce qu'il le mérite. Je suis un grand patriote tchèque et je voulais montrer à tout le monde quelle belle histoire nous avons, à quel point nos châteaux et nos paysages sont beaux. Par exemple, nous montrons le pont Charles du XVe siècle dans le film. »
Quel type de recherche avez-vous fait sur Žižka et sa période ? Le film se déroule en 1402, il aurait donc environ 42 ans ?
« Ça dépend quand il est né. On estime que cela aurait pu être les années 1360, mais personne ne le sait. En tout cas, il aurait probablement eu la fin de la trentaine ou le début de la quarantaine au moment où ce film se déroule.
Je voulais faire quelque chose de différent, car nous connaissons Žižka à 60 ans, il y a eu un film réalisé par [le célèbre réalisateur tchèque] Otakar Vávra sur Žižka. C'est pourquoi j'ai choisi un Žižka plus jeune à une époque où Jan Hus a commencé à prêcher dans la chapelle de Bethléem à Prague.
L'histoire que j'ai choisie parle d'un mercenaire et de quelqu'un qui essaie de trouver son but dans la vie. Je voulais montrer comment les paysans se sentaient à l'époque et à quoi ressemblait la politique, parce que les leaders pouvaient se battre un jour et coopérer le lendemain et personne ne sait vraiment quelle est la vérité. J'ai beaucoup aimé ça.
Le film parle de la lutte pour la liberté, ou, on pourrait aussi dire, la justice. Et il y a beaucoup d'espoir à la fin.
Il n'a pas été possible de distribuer le film en raison de la pandémie, il sort donc deux ans plus tard que prévu initialement. Mais maintenant, je pense que la date de sortie est en fait la bonne, à cause de la guerre en Ukraine et de tout ce qui s'est passé. C'est un bien meilleur moment maintenant pour montrer le film.
Fondamentalement, je pense que les gens devraient se rappeler que ces choses se produisent tout le temps. C'est arrivé dans le passé, ça se passe maintenant, près de chez nous, et, malheureusement, ça va probablement se passer dans le futur aussi, parce que les Hommes sont comme ça. »
Produire ce film en coproduction internationale vous a ouvert les portes du cinéma mondial et vous avez depuis participé à des projets avec des acteurs comme Al Pacino ou Samuel Jackson. A l’origine, il y a votre participation en tant que cascadeur sur le film Jeanne d’Arc du Français Luc Besson…
« J’ai été cascadeur pendant trois mois sur le tournage de Jeanne d’Arc et Luc Besson m’a vraiment aidé car il a dit que j’avais un certain talent. Il m’a motivé à apprendre l’anglais et puis j’ai eu des petits rôles dans XXX avec Vin Diesel ou Mauvaise Fréquentation avec Anthony Hopkins. Mais en fait tout est parti du judo, ma première vie. Mon père était le premier judoka olympique du pays et je voulais faire comme lui, ce que je suis arrivé à faire moi aussi à Sidney, avant de me blesser. Mais le judo m’a rendu plus fort, mentalement aussi. Donc du judo je suis passé à la cascade sur des grosses productions américaines, ce que j’ai beaucoup aimé faire. »