Accueil des réfugiés : des allers-retours difficiles entre la Tchéquie et l’Ukraine

Des réfugiés ukrainiens à Prague

Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’État tchèque a accordé plus de 446 000 visas temporaires aux réfugiés ukrainiens. Toutefois, plusieurs milliers de personnes sont rentrées chez elles pour ensuite revenir en Tchéquie : une situation souvent difficile à gérer pour les autorités tchèques.

Photo: René Volfík,  iROZHLAS.cz

Il y a quinze jours encore, une soixantaine de réfugiés partaient quotidiennement de la Gare centrale de Prague vers l’Ukraine. Ces derniers jours, ils n’étaient plus d’une trentaine, selon Eli Jirman de l’Initiative Hlavák, un groupe de volontaires qui apportent leur assistance aux réfugiés dans cet endroit très fréquenté de la capitale, seul point de départ de trains internationaux.

En revanche, le nombre de personnes arrivant d’Ukraine augmente progressivement. Mercredi dernier, soit deux jours après les frappes russes sur plusieurs villes ukrainiennes, neuf réfugiés qui avaient précédemment quitté la Tchéquie y sont revenus, en train.

« Nous recevons de plus en plus d’appels de personnes, de travailleurs sociaux notamment de toute la République tchèque, qui ne savent pas comment procéder dans le cas de ces allers-retours entre les deux pays », a déclaré Blanka Tollarová du Concortium des ONG d’aide aux migrants au site d’information Seznam Zprávy.

KACPU | Photo: Karolína Burdová,  ČRo

Selon les données publiées par le site, près de 13 000 Ukrainiens ont désactivé leur protection temporaire en Tchéquie au moment de retourner dans leur pays. Ces revenants ont-ils à nouveau droit à l’assurance maladie publique, à l’accès au système scolaire et au marché du travail ?

Interrogé par Seznam Zprávy, le ministère de l’Intérieur a fait savoir que les déplacés ukrainiens devaient déposer une nouvelle demande de protection temporaire, auprès des centres régionaux d’assistance aux réfugiés (KACPU).

Néanmoins, comme l’admet encore le ministère, l’accès à l’aide de l’État, notamment à l’assurance maladie, risque d’être plus compliqué dans ce cas précis. La Charité tchèque, pour sa part, pointe du doigt le problème du logement : lorsque ces réfugiés quittent le logement qui leur a été attribué, ils n’en ont plus le droit d’y revenir et doivent alors se débrouiller seuls.

Photo illustrative: René Volfík,  iROZHLAS.cz

Le 11 octobre dernier, l’Union européenne a prolongé « au moins jusqu’en mars 2024 » la protection temporaire accordée aux réfugiés ukrainiens, précisant que 4,2 millions de personnes étaient actuellement concernées par ce statut.

La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a assuré que les Ukrainiens ayant décidé de rentrer chez eux pourraient revenir dans l’UE si la situation se dégradait à nouveau, et bénéficier de nouveau de cette protection temporaire.

« Nous avons décidé qu’il ne serait pas nécessaire de se désenregistrer de la protection temporaire si vous rentrez (en Ukraine). La seule chose qu’il faut faire est signaler aux autorités nationales ou locales de votre pays d’accueil que vous rentrez en Ukraine », a précisé la commissaire suédoise.

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