Une ceinture en or datant de l’Age du bronze découverte par un agriculteur tchèque
Un agriculteur de la région d’Opava, dans le nord-est de la Tchéquie, a par hasard mis au jour dans son champ de betteraves, une ceinture en or datant de l’Age du bronze. L’homme, qui souhaite rester anonyme, a transmis sa découverte au Musée de Silésie qui est chargé de l’analyse et la conservation de l’artefact unique en son genre.
Interrogé par la Radio tchèque, l’archéologue en chef du Musée de Silésie Jiří Juchelka dit avoir compris immédiatement la valeur de l’objet, après avoir pris connaissance de son aspect grâce à une photo transmise par l’agriculteur chanceux.
La première hypothèse des scientifiques était que la fine feuille de métal doré, qui mesure environ 50 centimètres de long, était un diadème. Toutefois, après avoir examiné l’objet plus en détail, les archéologues pensent qu’il s’agit en réalité d’une partie d’une ceinture. Il est en effet beaucoup plus grand qu’un ornement destiné à être porté sur la tête et il s’agirait donc plutôt de la ceinture d’un représentant issu de l’élite de la société préhistorique d’alors, comme le note Alex Kilnarová, conservatrice du Musée de Bruntál :
« La ceinture devait appartenir à quelqu’un de haut placé dans la société, car ce type de production n’était pas fréquent. Son propriétaire devait donc quelqu’un d’estimé. »
Le fait que l’objet ait été retrouvé intact, bien qu’il ait dû être touché à plusieurs reprises par des machines agricoles relève d’un petit miracle, selon les archéologues. Que la ceinture soit de fabrication artisanale locale ou qu’elle provienne de la culture des Carpates ou des Balkans va désormais faire l’objet de discussion entre chercheurs, selon Jiří Juchelka. En l’état actuel des choses, les archéologues supposent que l’artefact date de l’époque de l’époque de la culture des champs d’urnes, ce qui correspond à la fin de l’Age du bronze. Alex Kilnarová détaille :
« On estime donc que la ceinture date du milieu voire de la fin de l’Age du bronze. C’est une estimation préliminaire basée sur la décoration de l’objet. Ce type d’ornementations, on peut les retrouver dans d’autres cultures préhistoriques, donc il faudra des analyses supplémentaires. C’est ce qui va se faire dans les temps à venir, avant qu’il ne soit possible de le montrer au public. En tout cas, la valeur historique de cet objet est incalculable, et sa valeur marchande quant à elle devra être déterminée par des experts. »
La fine feuille de métal est le résultat d’un alliage composé de plus de 84 % d’or, de moins de 15 % d’argent et de traces d’autres éléments, principalement du cuivre :
« Nous avons mesuré la ceinture qui fait 49 cm de long et 9 cm de large et pèse 56,5 grammes. Elle est décorée de cercles concentriques et se termine aux extrémités les plus courtes par des fermoirs en forme de rose. Je dois dire que c’est un cas de préservation unique en son genre. Ce n’est pas tous les jours que vous tombez sur un objet aussi bien conservé, et surtout en or. Même dans des campagnes de fouilles, on tombe rarement sur des objets d’une telle valeur, donc c’est unique à tous points de vue. »
Après d’autres analyses et être passé par le processus de conservation habituel, cet objet rarissime sera à terme intégré aux collections du musée de Bruntál, avant d’être exposé au public.