Élection présidentielle : les dés sont (presque) jetés
Les candidats qui souhaitent se présenter à l’élection présidentielle avaient jusqu’à ce mardi 16 heures pour remettre leur dossier au ministère de l’Intérieur. Une démarche que les principaux favoris avaient entreprise dès lundi.
Peu après midi, dix-huit candidats avaient officiellement remis leur candidature. Pour cela, une liste de soutien signée, au choix, par au moins 50 000 personnes, vingt députés ou dix sénateurs était nécessaire. Une condition que tous ne respecteront cependant probablement pas. En effet, lors de l’élection précédente il y a cinq ans, moins de la moitié des vingt dossiers déposés avaient été validés et seulement neuf candidats avaient finalement été autorisés à participer à la campagne.
En attendant de voir ce qu’il en sera cette fois, lundi, plusieurs des principaux favoris ont apporté des boîtes en carton remplies de plusieurs dizaines de milliers de formulaires signés. Parmi eux, Petr Pavel, que les enquêtes d’opinion, à désormais un peu plus de deux mois du premier tour (les 13 et 14 janvier), continuent de faire figurer légèrement en tête. Avec son slogan « Rendons l’ordre et le calme à la Tchéquie », le général, ancien chef d’État-major de l’Armée tchèque dont le passé communiste continue d’être passé au peigne fin dans les médias, entend baser sa campagne sur une communication claire et compréhensible pour le plus grand nombre d’électeurs :
« Il se peut qu’elle ne plaise pas à tout le monde, je l’accepte, mais il faut qu’elle décrive concrètement et clairement la situation dans laquelle nous nous trouvons et qu’elle donne aux gens la possibilité de se décider. »
Se décider aussi entre l’ancien Premier ministre populiste Andrej Babiš, dont les chances de se qualifier pour le deuxième tour apparaissent grandes aujourd’hui, le sénateur et ancien ambassadeur tchèque en France Pavel Fischer, ou encore la seule femme candidate pouvant sérieusement prétendre être élue, Danuše Nerudová. Parfois présentée comme « la Zuzana Čaputová tchèque », l’économiste, ancienne rectrice de l’Université Masaryk à Brno, souhaite rassembler les Tchèques autour de certaines valeurs et mettre l’accent sur le développement des régions :
« J’aimerais que notre pays dans cinq ans, au terme de mon mandat, soit un pays cultivé, un pays moderne et un pays où règne la solidarité sociale. »
Loin de ses nobles et belles préoccupations, le ministère de l’Intérieur a, lui, désormais jusqu’au 24 novembre pour faire le tri des candidatures. On saura alors plus précisément qui peut encore espérer succéder à Miloš Zeman au Château de Prague en mars 2023 et, ainsi, devenir le quatrième président de l’histoire de la République tchèque.