Chars soviétiques modernisés pour l’armée ukrainienne : Prague propose d’autres livraisons
Dans le cadre d'un projet tripartite avec les États-Unis et les Pays-Bas visant à fournir plus de 90 chars, 37 chars T-72 modernisés ont déjà été livrés par la Tchéquie à l'Ukraine.
Les blindés qui restent à livrer dans le cadre de ce programme initial doivent être progressivement acheminés vers l’Ukraine dans les prochains mois
« Nous proposons d'ajouter des dizaines d'autres au rythme de production, si les partenaires sont intéressés par le financement de ce projet », a déclaré le directeur de l'Agence de coopération intergouvernementale de défense (AMOS) Aleš Vytečka, lors de la réunion en fin de semaine dernière sur la base américaine de Ramstein en Allemagne avec toute la coalition de soutien à l’Ukraine et en présence du ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov.
En outre, la République tchèque est prête à négocier la création d'un centre d'entretien, de réparation et de révision d'équipements lourds dans le cadre de l'entreprise publique VOP et de plusieurs entreprises privées.
Malgré les promesses à l'Ukraine d’envoi de chars de fabrication occidentale, les chars de fabrication soviétique modernisés sont encore de loin les chars les plus nombreux de l'arsenal ukrainien. Et ce sont ces chars qui ouvriront probablement la voie si les forces de Kyiv passent de la défense à l'attaque dans les semaines ou les mois à venir.
La Pologne vient de son côté d’envoyer 8 chars PT-91, qui sont également une version « customisée » du char T-72M1 de 45 tonnes - une variante d'exportation déclassée du T-72A soviétique de 1983.
Un peu plus tôt cette année, la nouvelle de chars marocains de type T-72B achetés à la Biélorussie modernisés en Tchéquie puis envoyés à l’armée ukrainienne avaient été publiée par plusieurs médias étrangers. Cette livraison n’a pas officiellement été confirmée par Rabat ; l’ambassade du Maroc dans la capitale tchèque, sollicitée par Radio Prague International, n’a pas souhaité commenter.
De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, dont le rapport avec les faits est aussi problématique que conflictuel, a affirmé la semaine dernière que ce sont les autorités tchèques qui avaient unilatéralement pris la décision d’envoyer ces chars marocains en Ukraine.
« Prague n'hésite pas à violer les normes fondamentales du droit international régissant le commerce des armes et à saisir les biens d'autrui », a indiqué la représentante du pays qui, comme chacun peut le constater, est très à cheval sur ces « normes fondamentales ».
« En République tchèque, nous combinons au maximum les dons issus des stocks de l'armée tchèque, les achats sur fonds publics, le crowdfunding et les fournitures commerciales », a expliqué à Ramstein le vice-ministre tchèque de la Défense Daniel Blažkovec, selon qui la priorité de Prague reste de répondre sans délai aux besoins urgents des forces armées ukrainiennes.
Une autre forme d'assistance est axée, entre autres, sur la formation du personnel : d'ici la fin de cette année, il est prévu de former jusqu'à 4 000 soldats ukrainiens, en plus de la formation entièrement militaire et spécialisée sur le territoire tchèque, des équipes mobiles d'instructeurs sont déjà allés en Pologne.
Quinze policiers militaires tchèques enquêteront par ailleurs sur les crimes de guerre en Ukraine avec les Néerlandais sous la bannière de la Cour pénale internationale.