Il y a vingt ans, un fragment unique de la Chronique de Dalimil revenait au pays
En 2005, un fragment jusqu’alors inconnu de la traduction latine de la Chronique de Dalimil, le plus ancien document historique rédigé en tchèque, était vendu aux enchères à Paris. Depuis lors, ce précieux manuscrit du XIVe siècle – qui comprend de magnifiques enluminures attribuées à de grands maîtres italiens – fait partie des collections de la Bibliothèque nationale tchèque.
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Devenir propriétaire de ce trésor national n’a pas été une mince affaire pour la Bibliothèque nationale tchèque : le ministre délégué de la Culture de l’époque avait alors qualifié la vente aux enchères parisienne de « palpitante ». La Bibliothèque nationale tchèque a finalement payé 339 000 euros (près de 8,5 millions de couronnes) pour le manuscrit, ce qui était juste en dessous du plafond fixé par le gouvernement. Ce fragment de manuscrit appartenait depuis 150 ans à une famille parisienne. Son retour en République tchèque a donc été perçu comme un véritable triomphe non seulement pour l’institution culturelle, mais aussi pour le patrimoine national.
Un joyau de l’art avec une touche d’exotisme
Le fragment de chronique revenu à Prague est fascinant non seulement en raison de son contenu, qui se concentre sur la première période de règne des Přemyslides, mais aussi de sa forme artistique. Probablement réalisées dans les ateliers de Venise, de Padoue ou de Bologne, ses enluminures dépeignent l’histoire de la Bohême vue par des artistes italiens. Des éléments assez inattendus – un paysage avec des oliviers, par exemple – donnent à ces miniatures un caractère exotique et absolument unique.
Montré au public de façon exceptionnelle
En 2005, la Bibliothèque nationale organise une exposition exceptionnelle de toutes les versions de la Chronique de Dalimil. Depuis, le public n’a pu voir ces œuvres d’époque d’une importance majeure qu’en de rares occasions. En 2022, par exemple, la Chronique de Dalimil a été exposée à Prague, mais pendant trois jours seulement. Les « fragments parisiens » ont également été exposés pour des occasions spéciales, par exemple lors de l’Expo 2015 à Milan. Néanmoins, en raison de sa valeur incommensurable, cette œuvre véritablement unique est, la majeure partie du temps, conservée dans des salles sécurisées.