Nouvel accrochage diplomatique entre Prague et La Havane

Stanislav Kazecky, photo: CTK

Les relations diplomatiques entre la République tchèque et Cuba sont quelque peu tendues... Ce n'est pas nouveau. Mais ce week-end, le ton est monté d'un cran. Vendredi dernier, les autorités cubaines avaient refusé de prolonger son visa au Premier secrétaire de l'ambassade tchèque à La Havane, Stanislav Kazecky.

Stanislav Kazecky,  photo: CTK
Le chef de la diplomatie cubaine, Felipe Perez Roque a justifié cette décision en accusant Kozecky de se livrer à « un travail de renseignement » et à des « activités subversives » pour le compte des Américains. Un travail de renseignement qui aurait notamment porté, selon la partie cubaine, sur des bases militaires installées sur l'île. Des accusations que nie le diplomate tchèque :

« A ma connaissance, je ne suis jamais entré dans une base militaire de la République cubaine et si je l'ai fait, c'est inconsciemment. Personne ne m'a jamais rien dit à ce sujet mais Cuba est un pays dans lequel, en deux ans de séjour, il est difficile d'éviter même de traverser de telles bases, ou d'anciennes bases. Mais je n'ai jamais photographié, et n'ai jamais essayé de le faire. »

La République tchèque a aussitôt décidé de prendre des mesures de rétorsion. Un des membres de la mission diplomatique cubaine dans la capitale tchèque devra donc lui aussi faire ses valises et quitter le territoire tchèque avant jeudi. Prague ne compte pas en rester là et va tenter d'obtenir un changement de la position de l'Union européenne à l'égard de Cuba : c'est ce qu'a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères Cyril Svoboda, au cours d'une conférence de presse à Prague en compagnie de Stanislav Kazecky :

Stanislav Kazecky et Cyril Svoboda,  photo: CTK
« L'UE doit bientôt faire le point, un an après la suspension des sanctions. Nous préparons de nouvelles initiatives, dont je ne peux parler aujourd'hui mais que nous allons d'abord porter à la connaissance de nos partenaires, pour une plus grande efficacité de notre diplomatie. »

Selon Cyril Svoboda, l'approche en douceur du problème cubain n'a donné aucun résultat positif. La réunion à Bruxelles entre partisans et adversaires de la normalisation avec le régime cubain se tiendra au mois de juin prochain.