Pour la liberté à Cuba

Cyril Svoboda et le 'prisonnier' sénateur Daniel Kroupa, photo: CTK

L'opération appelée " Fin de la répression à Cuba" s'est terminée dans le centre de Prague. Dans son cadre, quelque 70 prisonniers symboliques se sont fait incarcérer dans une cellule installée au milieu de la place Venceslas.

Ces prisonniers symboliques se proposaient d'attirer l'attention des Tchèques sur le sort des prisonniers réels, à savoir 75 dissidents cubains condamnés, dans la majorités des cas, à de longues peines de prison pour ne pas avoir plié face à l'arbitraire. De nombreuses personnalités de la vie politique et culturelle tchèques ont enfilé l'uniforme du bagnard et se sont relayées, pendant trois jours, dans une cage de fer qui ne passait pas inaperçue. Il y avait, entre autres, le vice-premier ministre, Petr Mares, le président du Sénat, Petr Pithart, le comédien Tomas Hanak, le champion olympique, Lukas Pollert, ainsi que d'anciens dissidents et prisonniers politiques.

Cyril Svoboda et le 'prisonnier' sénateur Daniel Kroupa,  photo: CTK
Cette initiative n'a pas manqué de froisser les milieux officiels à Cuba. La République tchèque a été qualifiée de "laquais immonde des Etats-Unis" par le chef de la diplomatie cubaine, Felipe Pérez Roque, devant la Commission pour les droits de l'homme à Genève. Le diplomate a reproché à la Tchéquie notamment d'avoir soumis à la Commission, en 1999 et 2001, les projets de résolutions condamnant la violation des droits de l'homme à Cuba.

Réaction du ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, qui s'est rendu, lui aussi, à la place Venceslas, pour manifester ses sympathies aux combattants pour la liberté: "Ce qui se passe ici est une expression spontanée de la volonté de nos citoyens qui ne sont pas indifférents vis-à-vis de la question des droits de l'homme à Cuba. Il faut lire la réaction du gouvernement cubain à cette initiative. J'ai déjà dit, dans un discours devant la Commission pour les droits de l'homme, et je le répète: Notre pays a fait l'expérience du régime totalitaire, nous savons qu'il vaut la peine de persévérer dans la lutte pour la démocratie. Le monde ne bougera que grâce aux idéalistes, les pragmatiques n'ont jamais fait progresser le monde. Seuls ceux qui luttent pour quelque chose qui les dépasse, même au risque de ne pas survivre pour jouir des résultats de leurs efforts, réussiront à faire progresser le monde. C'est de cette lutte dont il est question à Cuba, et il faut donc que les idéalistes confirment aussi, chez nous, que cette solidarité est toujours valable."