Il semble bien que les différends qui opposent la République tchèque au régime castriste de Cuba toucheront aussi l'Union européenne. A la suite des obstructions du régime cubain, à l'occasion de la fête nationale de la République tchèque, le 28 octobre, la diplomatie tchèque a présenté ses doléances à Bruxelles.
Le ministre des Affaires étrangères Cyril Svoboda
Que s'est-il donc passé à la Havane, le 28 octobre ? Comme tous les ans, l'ambassade tchèque organisait une réception à l'occasion de la fête nationale, l'anniversaire de la naissance de la République tchécoslovaque en 1918. Elle devait avoir lieu dans un hôtel de luxe de la capitale cubaine, mais les autorités l'ont interdite, qualifiant cette réception « d'action contre-révolutionnaire ». Pourquoi ? Parce que l'ambassade tchèque avait invité aussi bien les officiels cubains, les membres du corps diplomatique, que les milieux dissidents, en l'occurrence les épouses des dissidents cubains emprisonnés par le régime castriste, rassemblées au sein du groupe « Les femmes en blanc ». En fin de compte, la réception a eu lieu dans les locaux de l'ambassade, mais seulement avec la participation des diplomates et des représentants de l'opposition. Les officiels cubains étaient absents... C'est ce qu'a expliqué le chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda, lundi, à la réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-cinq, à Bruxelles. Son porte-parole, Vit Kolar a précisé : « Notre ambition n'est pas de provoquer une action concrète. L'objectif est que la conclusion de la réunion du Conseil des ministres contienne une constatation à l'égard de Cuba ». Rappelons que le Conseil des ministres de l'Union européenne n'a pas renouvelé les sanctions contre Cuba, en juin dernier, indiquant seulement que cette question serait traitée, de nouveau, dans un an. Actuellement, la volonté de discuter de la situation à Cuba n'existe pas, bien que le soutien à ce pays, surtout de la part de l'Espagne, soit de plus en plus faible. L'ancien président de la République tchèque, Vaclav Havel, a accueilli avec satisfaction la prise de position de la diplomatie tchèque vis-à-vis de Cuba, à la suite de l'incident du 28 octobre. Il a rappelé qu'il avait été contre l'adoption d'une résolution de l'Union européenne appelant les représentations diplomatiques à Cuba à ne pas inviter les dissidents à leurs fêtes nationales.
Une résolution qui n'avait pas été adoptée, d'ailleurs. Selon Havel, une telle position de l'Union européenne aurait été un compromis avec le mal, un soutien au pouvoir totalitaire castriste pour qui, de toute manière, les jours sont comptés. Pour l'ancien dissident et président de la République tchèque, la communauté internationale doit lutter contre ce régime grâce, justement, aux embargos, au boycott diplomatique et au soutien des opposants.
A Prague, la plainte du ministère des Affaires étrangères envoyée au Chargé d'affaires cubain, Aymée Hernandez, a été réfutée, pour qui « la dissidence est une structure mise en place par les Etats-Unis et les actes du gouvernement tchèque ne peuvent que nuire au peuple cubain ». Les relations sont donc toujours tendues entre la Tchéquie et Cuba, ce qui est prouvé par le niveau des relations diplomatiques : seulement au niveau du Chargé d'affaires...