Nouvelle intervention de la police pour évacuer des squatteurs à Prague
Une centaine de squatteurs interpellés, 24 placés en garde à vue, la circulation interrompue, des grenades lacrymogènes tirées au milieu de la foule : telle était l’image du quartier Albertov, dans le 2e arrondissement pragois, entre samedi après-midi quand des squatteurs y ont investi un bâtiment inoccupé, et dimanche matin lorsque la police les a expulsés manu militari.
« Vous risquez une peine s’élevant jusqu’à deux ans de prison. Quittez le bâtiment occupé illégalement… »
Les appels sont restés sans réaction, à l’exception d’un reporter du quotidien iDnes qui était sur place, tout comme, selon le serveur TN.cz, Matěj Stropnický, conseiller vert de Prague 3.Plus tard, la police a tiré des grenades lacrymogènes et employé des matraques. Tomáš Havlín, co-organisateur de la Semaine de l’anticonformisme, dénonce la brutalité des moyens utilisés.
Selon le porte-parole de la police, Tomáš Hulan, la police a agi conformément à la loi, dans l’intérêt de la protection du droit de propriété et de l’ordre public. L’action s’est terminée dimanche vers 7 heures du matin par l’expulsion de tous les squatteurs :
« Avant de recourir à l’emploi des moyens de répression d’abord modérés puis plus radicaux, la police a prévenu les squatteurs que leur comportement était illégal et que ces moyens seraient employés au cas où ils ne partiraient pas. Puisqu’au bout d’une demi-heure, les squatteurs n’ont pas réagi à ces appels, et que des bouteilles de verre étaient lancées contre les forces de sécurité, celles-ci ont employé des bombes assourdissantes dont l’effet est surtout psychologique et qui doivent disperser les fauteurs de troubles. »Inculpés en procédure accélérée d’occupation illégale de l’immeuble, de violation de domicile et d’attaque sur un agent public, les squatteurs répondent de leurs actes ce lundi et mardi devant le tribunal de Prague 2.