ODS et CSSD : la fin d'un dialogue de sourds ?

Jiří Paroubek (vlevo) a Mirek Topolánek, foto: ČTK

Quatre jours après la démission du gouvernement de droite formé par Mirek Topolanek, chef du Parti civique démocrate (ODS), et plus de quatre mois après la tenue des élections législatives, les présidents des deux partis tchèques les plus forts étaient les invités, dimanche, d'un duel télévisé. Le Premier ministre sortant s'est donc retrouvé face à Jiri Paroubek, leader de la social-démocratie (CSSD), deuxième formation après les législatives de juin. Si, jusqu'à présent, les deux camps qui ne disposent pas d'une majorité claire au Parlement ont fait preuve d'une incapacité désespérante à dialoguer et donc à résoudre la crise actuelle, Jiri Paroubek a avancé, lors du débat, l'hypothèse d'un scénario surprise : celui de la formation d'une « grande coalition » composée de l'ODS et du CSSD à laquelle le chef des sociaux-démocrates ne participerait pas.

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Ce gouvernement pourrait être nommé pour une période de deux ans et conduirait le pays à des élections anticipées. Une solution immédiatement rejetée par beaucoup, dont Pavel Bem, maire de Prague et figure très en vue de l'ODS. Le chef du parti, Mirek Topolanek, s'y est également opposé, soucieux « de ne pas trahir les électeurs de l'ODS ». Il a tout de même déclaré : Topolanek :

« Bien sûr que nous allons négocier, nous le faisons depuis le début. Le public ne mérite pas que l'état actuel des choses se poursuive. Etant donné que notre cabinet ne peut pas entreprendre de démarches importantes, je pense que le prochain gouvernement devrait être nommé le plus tôt possible. »

Jiri Paroubek a évoqué d'autres propositions encore : un gouvernement composé des sociaux-démocrates, des chrétiens-démocrates du KDU-CSL et des Verts, un cabinet de technocrates, un gouvernement minoritaire du CSSD, ou encore une coalition de tous les partis parlementaires, à l'exception des communistes - une éventualité à laquelle l'ODS serait favorable.

Jiri Paroubek,  photo: CTK
Rappelons, dans ce contexte, le dernier geste, anticonstitutionnel selon certains, du président Vaclav Klaus, chargé de nommer un nouveau Premier ministre. Vendredi, il s'est prononcé en faveur d'un accord entre les partis politiques qui assurerait au futur cabinet un large soutien du Parlement. Une déception notamment pour Jiri Paroubek, qui espérait pouvoir former, à son tour, un cabinet appuyé par 101 des 200 députés siégeant à la Chambre.

Ce n'est qu'après les élections municipales et sénatoriales partielles, les 20 et 21 octobre, que le président s'exprimera et désignera un nouveau Premier ministre. Un récent sondage de l'agence Factum Invenio place l'ODS en première position des préférences, avec presque 36% des électeurs potentiels, suivi du CSSD cité par 27% des personnes interrogées.