Václav Klaus face aux critiques de ses grâces présidentielles
Le Parti social-démocrate (ČSSD) exige que le président de la République, Václav Klaus, explique les raisons pour lesquelles il a accordé une grâce présidentielle à diverses personnes condamnées par la justice tchèque. Ce n’est pas la première fois que les décisions de Václav Klaus en matière de grâces présidentielles provoquent des protestations, mais, en général, il refuse d’y réagir. Cette fois, cependant, la vague de critiques est si forte qu’il a été contraint de se défendre sur son site Internet.
Face à ces informations, la social-démocratie a décidé de demander au président un supplément d’informations car elle le soupçonne d’avoir abusé de son droit. Selon le vice-président du Parti social-démocrate, Lubomír Zaorálek, les soupçons qui pèsent sur Václav Klaus sont si graves qu’ils doivent faire l’objet d’une enquête :
« Je pense qu’il faut absolument éviter que l’octroi d’une grâce présidentielle manque de transparence. Il me semble que c’est un manque de respect pour les principes démocratiques. Je ne veux pas que cette affaire soit effacée du débat public. Nous devons y penser et chercher une solution. Nous ne pouvons pas assister sans protester à ce qui se passe. »
Václav Klaus et ses proches collaborateurs rejettent toutes ces accusations, les considérant comme infondées et politiquement motivées. Selon Ladislav Jakl, directeur de la section politique du Bureau du président, la grâce présidentielle est un pouvoir qui ne peut pas et ne doit pas être soumis aux critères de la justice :
« La grâce n’est pas une espèce de prothèse de la justice. Ce n’est pas une polémique avec les tribunaux. Cela ne fait même pas partie de la justice. Et si j’étais moi-même président, je ne chercherais pas du tout à justifier les grâces. Expliquer une décision individuelle et personnelle est toujours problématique et risqué, et l’explication n’est jamais complète. »
L’affaire relance donc aussi la polémique sur la grâce présidentielle en général. Selon le site Aktuálně.cz., le Parti social-démocrate pourrait aller jusqu’à demander la démission du président.