Où vit-on le mieux en République tchèque ?

Říčany, photo: Miow Miow, public domain

Si Prague et Brno sont souvent cités pour la fiabilité de leur système de transports en commun, leur sécurité, leurs offres d’emplois ou encore culturelles, c’est pourtant dans leurs banlieues que l’on vit le mieux en République tchèque à en croire de récentes études. Commune limitrophe de la capitale, Říčany, en Bohême centrale, figure en effet, pour la deuxième année d’affilée, en tête du classement des villes dans lesquelles les conditions de vie sont les meilleures. Inversement, c’est dans les régions de Bohême du Nord et de Moravie-Silésie que les habitants sont les moins satisfaits de leur qualité de vie.

Říčany,  photo: Miow Miow,  public domain

A moins que vous n’y habitiez ou que vous n’y soyiez passés en voiture sur la route menant de Prague à Brno, ou encore que vous ne soyiez un (très fin) connaisseur de rugby, son nom ne vous dit probablement pas grand-chose. Sachez pourtant que c’est à Říčany, petite ville de 15 000 habitants située à une bonne vingtaine de kilomètres au sud-est de Prague, que se trouve un des meilleurs clubs de rugby tchèques. Mais comme l’explique Vladimír Kořen, maire depuis 2010, dans un pays où le ballon ovale reste toujours une énigme, ce n’est pas en raison de l’accumulation des titres de champion que les habitants de Říčany comptent parmi les Tchèques les plus satisfaits de leur qualité de vie :

Vladimír Kořen,  photo: ČT24
« Je vais vous confier une chose : moi qui ai la mauvaise habitude de me déplacer en voiture, j’ai pris récemment le train pour me rendre à Prague en raison des bouchons qu’il y avait à cause du mauvais temps. Cela m’a d’abord permis de discuter pendant tout le voyage avec mon voisin. Mais c’est surtout bien plus rapide et pratique : depuis Říčany, il faut un peu moins d’une demi-heure pour être sur la place Venceslas. C’est quand même un sacré avantage ! Beaucoup de Pragois ne peuvent pas en dire autant. Říčany est une ville satellite qui se trouve à la limite de Prague, une capitale avec une situation de quasi plein-emploi, une riche offre culturelle et qui est visitée par les touristes du monde entier. En même temps, quand vous êtes à Říčany, vous êtes au calme avec la nature, la forêt et des étangs à deux pas de chez vous. Tout cela fait donc de bonnes raisons de vouloir y habiter. »

Hustopeče,  photo: Miloš Turek
Outre Říčany, Prague et Brno, qui figurent respectivement aux deuxième et sixième places du classement établi par la société Obce v datech (littéralement « Les communes en données ») en coopération avec le cabinet de conseil Deloitte, trois villes de la région viticole de Moravie du Sud - Hustopeče (3e), Židlochovice (7e) et Šlapanice (9e) – et trois autres de Bohême centrale – Černošice (4e), Brandýs nad Labem – Stará Boleslav (5e) et Beroun (8e) – figurent dans le Top 10 des villes où il fait particulièrement bon vivre. Ce classement confirme la situation privilégiée de ces deux régions, qui doivent leur attractivité en partie à leur proximité avec les deux plus grandes villes du pays.

Pour établir cet index, vingt-neuf critères ont été pris en compte, dont l’emploi, les transports, la santé, le logement, l’enseignement, la sécurité, les commerces, les services sociaux, la culture, les sports et loisirs, l’environnement mais aussi par exemple encore la qualité des relations humaines. Au total, ce sont un peu plus de deux cents communes de différentes tailles réparties sur l’ensemble du territoire qui ont été passées au peigne fin.

Récemment, selon une étude comparative menée dans le cadre d’un projet appelé « Místo pro život » - « Un endroit pour vivre », une autre information avait été publiée selon laquelle c’est dans la région de Hradec Králové, en Bohême de l’Est, que la qualité de vie serait la meilleure en République tchèque. Cette étude n’avait toutefois été menée qu’auprès de 1 250 habitants des quatorze régions du pays, et comparait celles-ci dans leur globalité. Un constat qui n’enlève rien au fait que les environs des villes voisines de Hradec Králové et de Pardubice, ainsi que le sud et le sud-ouest de la Bohême, sont eux aussi très appréciés.

Orlová,  photo: D T G,  CC BY-SA 4.0
Inversement, à l’autre bout de l’échelle, cinq communes de Moravie-Silésie, dans l’est du pays – Odry (199e), Krnov (200e), Vítkov (202e), Karviná (205e) et Orlová (206e et bonne dernière) –, et quatre de la région d’Ústí nad Labem, en Bohême du Nord – Rumburk (197e), Podbořany (198e), Litvínov (203e) et Most (204e) -, figurent parmi les dix villes où les habitants sont les moins satisfaits.

Autant de régions structurellement frappées par une relative désindustrialisation, avec dans une moindre mesure celle de Karlovy Vary, en Bohême de l’Ouest, où les taux chômage comptent parmi les plus élevés à l’échelle de la République tchèque (même si les chiffres actuels, relativement faibles, feraient rêver bien des gouvernements en Europe) et où une importante partie de la population est confrontée à une situation financière précaire.