Ouverture d'un bureau de l'Union des Allemands des Sudètes à Prague
Les Allemands des Sudètes ont ouvert leur bureau à Prague. Cette initiative préparée depuis plusieurs années a provoqué quelques réticences du côté tchèque.
"Ce n'est pas une centrale de propagation mais un endroit pour nouer les contacts qui pourraient mener à la réconciliation de nos peuples," a déclaré à cette occasion le chef de la Landsmanchaft, Berndt Posselt. Néanmoins cette réconciliation dont on a beaucoup parlé depuis la révolution en 1989, risque de se heurter justement aux activités du nouveau bureau qui se propose non seulement de nouer les contacts avec les personnalités importantes de la vie politique tchèque mais aussi d'oeuvrer pour l'annulation des décrets du Président Benes. Les décrets Benes ont légalisé, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'expulsion des Allemands des Sudètes de Tchécoslovaquie. Malgré plusieurs tentatives de régler ce problème, ces documents restent encore aujourd'hui un obstacle qui alourdit les rapports entre la Tchéquie et ses voisins germanophones, l'Allemagne et l'Autriche.
Lors de l'inauguration du bureau, Berndt Posselt a eu beau faire des gestes de réconciliation vis-à-vis du peuple tchèque, il était évident que dans ce problème clé, il n'avait aucune intention de reculer. D'une part, il a manifesté l'espoir que la Landsmanchaft puisse entamer une coopération pragmatique avec le Président Vaclav Klaus et a proposé qu'on donne le nom de l'ancien Président Vaclav Havel à l'aéroport de Prague, d'autre part il ne cachait pas qu'il voterait à Strasbourg contre l'admission de la République tchèque à l'Union européenne. Il n'est pas étonnant qu'une telle attitude provoque des réticences de la part de certains hommes politiques tchèques estimant que le nouveau bureau de la Landsmanchaft ne profitera pas aux relations tchéco-allemandes. D'ailleurs, les dirigeants du Parti civique démocrate, l'ODS, ont appelé déjà le gouvernement à examiner si la création du bureau à Prague n'est pas une infraction aux lois tchèques.