"Parlons de la vieillesse - laisse ma mamie tranquille"
« Parlons de la vieillesse ». Tel est le titre de la campagne qui a démarré ce vendredi 1er octobre, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées. Lancée par la société d’intérêt commun Elpida plus et la Fondation O2, elle est soutenue par plusieurs personnalités de la vie culturelle qui ont prêté leur visage aux affiches qui l’accompagnent.
«Nous estimons que dès que l’on parle en public de la vieillesse, c’est presque toujours dans un sens négatif voire péjoratif. On aime prétendre que les personnes âgées sont malades, incapables, matériellement dépendantes de leur progéniture, qu’elles sont la cause de notre endettement. Dans cette optique, la vieillesse devient pénible et c’est pour nous inacceptable. Notre campagne a pour objet de sensibiliser les jeunes à ce sujet ».
La campagne démarre quinze jours avant les prochaines élections communales et sénatoriales partielles, avec deux slogans : « Laisse ma mamie tranquille, laisse mon papy tranquille ». S’agit-il d’une réaction à la campagne qui avait été lancée avant les législatives du printemps dernier avec une vidéo controversée mettant en scène deux jeunes comédiens lançant le slogan « Persuade ta mémé et ton pépé » ? Ivana Šafrová, directrice de la Fondation O2:"Ce n’est pas une réaction directe. C’est plutôt une réaction à l’image qui est donnée aux personnes âgées dans les médias et au fait que, dans la société, celles-ci sont considérées comme une catégorie inutile qui pèse lourd, à cause de ses pensions retraites, sur la population active. Notre campagne a pour objectif de mettre en relief les valeurs positives, les valeurs réelles que la vieillesse apporte. »
Sur près de 10 millions et demi d’habitants, on trouve en République tchèque environ un million et demi de personnes de plus de 65 ans. Cette tendance, tout comme dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, n’aura cesse d’augmenter. Selon Milena Černá qui dirige le Comité de bonne volonté – Fondation d’Olga Havlová qui accorde aussi des soins aux personnes âgées, ce constat devrait être perçu davantage comme un atout de civilisation et comme un succès plutôt que comme un problème :«Un tiers de ces personnes n’a point besoin d’aide, car elles mènent une vie pleine et active, leurs activités variées et leurs expériences enrichissant la société. Un autre tiers est composé de ces personnes que l’on rencontre dans la rue, dans les trams et les bus et qui nécessitent un certain soutien. Et il y a un tiers des personnes âgées, pas plus à mon sens, auxquelles il faut accorder des soins intensifs, parce qu’elles sont malades. Mais au sein de chaque génération on trouve une structure comparable. La vieillesse n’est pas une étape ausi atroce qu’on veut le faire croire».La campagne qui veut encourager en premier lieu le dialogue « entre générations » sera présente dans la presse, dans les moyens de transports et sur internet, à l’adresse www.mluvmeostari.cz.