Pas de chute libre pour le français, en Tchéquie

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Comment se porte la francophonie en République tchèque dans les milieux universitaires? Une question pour Aleš Pohorský, enseignant du français à l’Université Charles qui s’investit en outre dans l’association Galica, dont il est membre fondateur et vice-président. Il explique:

« Cette association est née il y a une dizaine d’années et elle ressemble tous les départements de français à travers la République tchèque. Il y en a une dizaine. Cette association a toute une activité assez importante y compris nos rapports avec l’étranger. Je voudrais évoquer les écoles doctorales, nous collaborons notamment avec nos amis polonais, nous amis de Hongrie, nos amis slovaques, et évidemment avec les pays francophones. Là, c’est toute une activité très importante ; nous formons nos futurs enseignants… Traditionnellement, la République tchèque connaît trois universités anciennes, l’université Charles de Prague dont l’histoire remonte, comme tout le monde le sait, au Moyen âge, l’université de Brno et la troisième université ancienne est l’université d’Olomouc. Après la chute du régime communiste, en 1989, nous avons fondé d’autres universités dans les villes régionales… Récemment, je me suis déplacé par exemple à Hradec Kralove où j’ai été ému de constater l’importance de ces Journées de la francophonie où j’ai pu voir la présence de tous ces lycéens qui apprennent le français, ils étaient au moins soixante soixante-dix et ils ont tout à fait suivi une conférence qui a duré une heure et demi. Vous voyez que le français est loin d’être mort dans ce pays ».

Vous êtes donc plutôt satisfait du niveau de la francophonie, en Tchéquie…

« On ne peut jamais être tout à fait satisfait, évidemment, il ne faut pas non plus rêver, il faut voir effectivement que l’importance de la langue française et sa présence diminuent constamment. Ce n’est pas une chute libre ; tout cet enseignement des langues étrangères a été en quelque sorte balayé par la présence de la langue anglaise. Mais le français peut éventuellement prétendre à représenter le statut d’une troisième langue, sinon une deuxième langue étrangère ».