Pas de radar commun pour le groupe de Visegrád
La République tchèque ne procèdera pas à l’achat de radars mobiles dans le cadre d’un projet commun avec les trois autres pays du groupe de Visegrád, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne. Le ministère de la Défense effectuera son propre appel d’offres public, pour une somme évaluée à plus d’un milliard et demi de couronnes, soit environ 5,5 millions d’euros. Les pays du groupe de Visegrád se sont néanmoins entendus sur les caractéristiques du système.
« Nous envisageons la fourniture de radars à l’Armée tchèque en 2017 au plus tard. Dès le début, nous savions que nous intégrerions un projet international, qui s’est avéré néanmoins quelque peu difficile dans la mesure où un consensus entre les quatre pays était nécessaire. Et je dois accueillir de manière positive la participation de tous ces pays, qui ont fait leur maximum pour que nous réussissions. Cependant, nous avons dû trancher avant la fin du mois de septembre. Sur la base des analyses de risques que nous avons réalisées, et afin de respecter le délai pour l’Armée tchèque, il était temps pour nous de lancer un appel d’offres public. »
Effectivement, les répartiteurs aériens militaires guident depuis plus de quarante ans les avions de chasse via d’anciens radars soviétiques 2D et d’altimètres P-19. Ces anciens dispositifs accusent ainsi de temps à autres des défaillances techniques, et les répartiteurs aériens militaires doivent souvent diriger les avions de chasse à l’aveugle. Bohuslav Dvořák a précisé pourquoi un tel projet entre les pays du V4 avait initialement germé :« Ce projet ainsi que les discussions l’entourant ont apporté beaucoup de choses positives pour l’avenir. Car dans un futur proche, et toujours dans le cadre du groupe de Visegrád, nous comptons sur la réalisation d’autres projets communs. Mais dans ce cas précis, une excellente occasion s’est présentée pour que nous utilisions notre industrie de défense nationale et celle des trois autres pays partenaires, et pour que nous réalisions ce projet sur une très courte période. Mais je veux également souligner le fait que la crise en Ukraine, à savoir la détérioration de la situation de sécurité, a également interféré dans le cadre de ce projet, car la Slovaquie ou la Hongrie sont dépendantes du soutien de la Russie. C’est donc également pour cette raison que le planning de livraison des radars dans ces pays a subi des modifications. »
Face à la crise en Ukraine, Bohuslav Dvořák a fait savoir dans quelle mesure la République tchèque devait se sentir menacer, afin de procéder au réarmement approprié :
« D’une manière générale, l’Armée tchèque a besoin de s’équiper militairement. Si nous parlons concrètement de ces radars, qui doivent servir de pilier à la sécurité de l’espace aérien de la République tchèque, alors il s’agit d’équipements que nous devons absolument renouveler, au plus tard en 2017. Ces radars vont donc servir à sécuriser l’espace aérien du pays, et ils seront également reliés au système de défense aérienne de l’OTAN. »
Pour assurer une meilleure protection du territoire tchèque, le ministère de la Défense compte acheter cinq nouveaux radars mobiles 3D MADR, qui devraient remplacer les radars soviétiques obsolètes. En 2016, une décision définitive devrait être adoptée en ce qui concerne la version finale du projet, qui se trouve actuellement dans sa première phase. Il s’agit de déterminer le nombre de radars à acquérir et avec quel financement. Toutefois, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie devraient choisir des dispositifs similaires, afin de faciliter leur coopération.