Perception de la corruption : la République tchèque a amélioré sa position

Photo: Stuart Miles / FreeDigitalPhotos.net

La République tchèque a amélioré sa position dans l’Indice de perception de la corruption publié chaque année par le bureau berlinois de l’ONG Transparency International. Arrivée à la 37e position, elle a ainsi remonté de 16 places par rapport à l’année précédente. Ce classement, qui existe depuis plus de 20 ans, a mesuré cette année le degré de la corruption dans l’espace public dans 168 pays du monde.

David Ondráčka,  photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
L’Indice de perception de la corruption est basé sur des enquêtes réalisées avec des hommes d’affaire, des analystes de risques et des universitaires. Ces derniers évaluent, entre autres, la capacité des institutions gouvernementales à réprimer la corruption, l’efficacité des mesures adoptées ou le taux d’abus de pouvoir. En tête du classement s’est placé, tout comme dans les années précédentes, le Danemark, suivi de près par d’autres pays scandinaves, en queue la Corée du Nord et la Somalie. Le directeur du bureau tchèque de Transparency Internation, David Ondráčka présente le succès de la République tchèque qui, après de nombreux échecs, commence enfin à améliorer sa position :

Ce mercredi, vous avez présenté les résultats de l’indice de perception de la corruption pour 2015. La République tchèque s’est placée à la 37ee place, ce qui représente une forte amélioration par rapport à l’année précédente où elle occupait la 53e place. Selon vous, quelles sont les principales raisons de cette évolution ?

« Nous sommes très contents de cette amélioration. C’est un bon résultat pour la République tchèque et il montre une tendance positive. Pour moi, il y a plusieurs raisons de cette évolution. La plus importante, c’est le travail de la police et du procureur qui vise à détecter et à enquêter les cas de corruption ou d’évasion fiscale et qui touche maintenant aussi les hommes politiques, les chefs d’entreprises et d’autres personnes qui occupent des postes hauts placés. Deuxièmement, les relations de clientélisme, au niveau national ou régional, sont petit à petit détruites. Je considère cela comme un très bon signe pour la société. La troisième raison pour moi repose sur le fait que notre société civile devient de plus en plus active. Il y a beaucoup d’activistes au niveau local qui suivent les dépenses et les décisions publiques ce qui a permis de changer la politique régionale. Et enfin, je pense qu’il y a aussi un changement positif dans le secteur privé. »

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Dans quelle mesure, d’après vous, ces changements sont-ils dus aux activités du gouvernement de Bohuslav Sobotka qui considère la lutte contre la corruption comme une de ses priorités ?

« Cet indice ne mesure pas l’action d’un gouvernement, d’un ministère ou une décision en particulier. Il évalue plutôt la tendance à long terme. Mais je pense que ce changement positif a déjà commencé avec le gouvernement de Petr Nečas. Ce gouvernement continue néanmoins à appliquer des réformes de lutte contre la corruption qui s’avèrent efficaces. Et j’apprécie aussi qu’il y a maintenant moins de scandales de corruption. C’est aussi un signe très positif pour la société. »

S’il s’agit de la 37e place à l’échelle mondiale, où se trouve la République tchèque en comparaison avec d’autres pays européens ?

« On voit un grand progrès. La République tchèque a amélioré ses résultats. Mais nous devons encore travailler pour atteindre le niveau de l’Union européenne. Il y a beaucoup de pays de notre région qui sont mieux classés que la République tchèque, par exemple la Pologne, la Slovénie ou l’Estonie. Mais ce qui est selon moi le plus important, c’est la tendance. Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant et nous dire que c’est fini et que nous pouvons nous reposer sur nos lauriers. Nous devons travailler tous ensemble pour améliorer la situation à l’avenir. »