Perspectives économiques pour l'année 2005

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L'année 2005 a débuté avec une bonne nouvelle pour la République tchèque. Nous vous en parlions déjà en fin de semaine : pour la première fois en dix ans, la balance commerciale du mois de novembre affichait un excédent de plus de 170 millions d'euros. Nous revenons sur cette bonne surprise avec Kamil Janacek de la Komercni Banka, qui fait également le point pour Radio Prague sur les perspectives économiques de la République tchèque en 2005.

Photo : Stepanka Budkova
Radio Prague : Est-ce que ces chiffres signifient que l'économie tchèque peut se permettre une couronne forte ?

Kamil Janacek : Cela signifie que malgré la couronne forte, les exportations se portent très bien. C'est à dire que l'appréciation légère de la couronne, disons de 3 à 4% par an, n'est pas une barrière à l'exportation. Cela veut dire que les exportations sont capables de « digérer » cette appréciation de la couronne.

RP: Quelles sont les principales perspectives, les principaux enjeux de l'économie tchèque pour l'année 2005 ?

KJ: « Ce sera la nécessité d'améliorer le fonctionnement des institutions qui touche à la vie économique. Il faut améliorer la législation, le fonctionnement des institutions publiques, pour réduire les barrières bureaucratiques. »

RP: C'est ce qu'avaient réclamé les chambres de commerce étrangères installées à Prague

KJ: « Oui, et je suis tout à fait d'accord avec les réclamations faites par les chambres de commerce internationales »

RP: Où en est-on ? Y a t-il déjà eu des progrès en la matière dernièrement ?

KJ: « Je crois qu'on peut voir un certain progrès, mais il est assez lent. Il faut l'accélerer, tout d'abord en adoptant la nouvelle loi sur les faillites. »

RP: Est-ce que ce sera le principal enjeu en 2005 ou en voyez-vous d'autres aussi importants ?

Photo: Commission européenne
KJ: « Pour moi, c'est la chose la plus importante. Je crois sinon que l'industrie tchèque se portera bien, et qu'il n'y aura pas de problèmes non plus en ce qui concerne l'augmentation des salaires et du niveau de vie. Mais l'autre problème persistant, c'est le chômage. Il y environ 9,5% de chômage, et plus de la moitié des demandeurs d'emploi sont des chômeurs de longue durée, sans emploi depuis plus d'un an. Et là, il faut faire davantage que ce qui a été fait dans le passé. C'est à dire qu'il faut accélérer la politique d'emploi active, augmenter le nombre de chômeurs requalifiés et réduire la réglementation du marché du travail tchèque.»

RP: Cela m'amène à ma dernière question. Les élections législatives sont prévues pour 2006, mais on a déjà l'impression d'être en période électorale, pendant laquelle les hommes politiques craignent de faire des réformes drastiques. Qu'en pensent les économistes ?

KJ: « Je suis tout à fait d'accord. Tout d'abord, il n'y aura pas de réforme du système des retraites. Je n'attends pas non plus de réformes du système de la Santé publique du pays. Il y a deux raisons à cela : la coalition gouvernementale est trop faible, et tout le monde se prépare aux futures élections. La réthorique des hommes politiques est différente, mais si vous comparez la réthorique du gouvernement avec la réalité, on peut voir que rien ne va changer. »