Petr Čech : « Les Slovaques sont favoris et ce ne sera pas facile pour eux mentalement »

Petr Čech, photo: CTK

L’équipe de République tchèque de football disputera contre la Slovaquie, samedi, à Bratislava, son match le plus important depuis l’Euro 2006. Avant-derniers de leur groupe éliminatoire pour la Coupe du monde 2010, avec seulement huit points en six matchs et déjà deux défaites au compteur, les Tchèques sont condamnés à gagner leurs quatre dernières rencontres s’ils veulent conserver un réel espoir de qualification pour la phase finale en Afrique du Sud. Pour y parvenir, et d’abord donc remporter un derby slovaco-tchèque qui s’annonce chaud bouillant, le sélectionneur Ivan Hašek pourra bien entendu compter dans les buts sur l’inamovible Petr Čech. Dans un français encore meilleur que celui qui était le sien lorsqu’il gardait la cage du Stade rennais, le gardien de Chelsea s’est confié en début de semaine au micro de Radio Prague. Et Petr Čech est d’abord revenu sur le classement délicat de la République tchèque dans son groupe de qualification :

Petr Čech,  photo: CTK
« On a mal débuté les qualifications. On a perdu trop de points avec d’abord des matchs nuls en Irlande du Nord et en Slovénie. Et puis, bien sûr, la défaite contre la Slovaquie à la maison nous a fait très mal. Tout cela fait que l’on n’a que six points et que l’on se retrouve derrière pas mal d’équipes au classement. Mais… On a toujours la possibilité de nous qualifier, même si ce ne sera pas une tâche facile : non seulement il faut gagner nos quatre derniers matchs mais aussi espérer que les autres résultats nous seront favorables. »

-Vous allez affronter une Slovaquie qui est certes première du groupe et possède une certaine avance, mais qui aura aussi la pression de « devoir » se qualifier pour la phase finale d’un grand championnat pour la première fois de son histoire ? Est-ce un facteur qui peut constituer un avantage pour vous ?

« Oui, c’est sûr. Déjà, c’est un derby. C’est donc toujours un match délicat pour les deux équipes. Mais pour la première fois, les Slovaques abordent ce derby contre nous dans la position du favori. Ils sont premiers et en bonne position pour se qualifier. Mentalement, je pense que ce ne sera pas facile pour eux de contrôler ce match. Je pense même que l’équipe qui maîtrisera le mieux les événements, qui sera plus forte psychiquement, remportera le match. »

Photo: CTK
-De l’extérieur, on a le sentiment que les Tchèques abordent ce match avec beaucoup de confiance. Ce qui est quand même un peu paradoxal au vu de vos derniers résultats. Cette confiance provient-elle donc de l’arrivée d’Ivan Hašek au poste de sélectionneur ou du fait que vous affrontez la Slovaquie, un adversaire que vous ne craignez pas malgré tout ?

« Je pense que c’est un peu de tout ça. On sait que l’ambiance a changé avec l’arrivée d’Ivan Hašek. Les médias sont également beaucoup plus positifs à notre égard. Ils nous ont donné une deuxième chance. Et puis on a bien commencé sous les ordres d’Ivan Hašek dans un match de préparation difficile contre la Belgique avec beaucoup de changements et à une période de la saison qui n’est pas idéale (victoire 3-1 au mois d’août à Teplice). On a fait un match solide qui nous a donné pas mal de confiance. On a toujours été une équipe très forte. On savait qu’on avait des joueurs de qualité, mais on était malheureusement incapables de le prouver sur le terrain. Maintenant, on sait qu’on est de nouveau capables de gagner ce type de matchs. En tous les cas, je pense qu’on est capables de gagner nos quatre derniers matchs pour au moins nous qualifier pour les barrages. »

Tomáš Rosický,  photo: CTK
-Malgré tout, le rappel de Jan Koller, qui avait pris sa retraite internationale, et de Tomáš Rosický, qui n’a plus joué depuis un an et demi, ne constitue-t-il pas une forme d’aveu d’impuissance de l’ensemble du groupe tchèque ?

« Bien sûr. Avec Jan, on dispose d’une option supplémentaire. Lorsque les matchs deviennent difficiles, on peut jouer long sur lui. Il sait conserver le ballon pour ensuite faire jouer ses partenaires. C’est toujours bien d’avoir un tel joueur dans une équipe. Avec Tomáš, c’est pareil. On dispose de plus de créativité, ce dont on a parfois un peu manqué dans certains matchs. Ca fait longtemps qu’il n’a pas joué mais on espère tous qu’il sera prêt pour la Slovaquie. Car même s’il ne joue qu’un bout de match, il peut apporter un plus, quelque chose de spécial. »

Petr Čech,  photo: CTK
-Comme la Belgique, que vous avez affrontée dernièrement, la République tchèque est un petit pays. Après le départ d’une génération exceptionnelle de joueurs, avec notamment Pavel Nedvěd, n’est-ce pas normal finalement que vos résultats soient moins bons ?

« C’est vrai qu’on avait des joueurs exceptionnels. Ils sont remplacés par des plus jeunes mais il faut leur laisser un peu de temps. Je pense qu’on réalise quand même un parcours solide. Malgré tous ces changements, on est encore en position de se qualifier pour la Coupe du monde, et c’est génial ! »