Rétro 2006 (1ère partie)
Pour cette première rubrique de l'année 2007, nous allons revenir sur les principaux événements qui ont marqué l'actualité sportive en République tchèque en 2006. Depuis la médaille d'or de Katerina Neumannova en ski de fond aux Jeux olympiques de Turin jusqu'à la retraite du lanceur de javelot Jan Zelezny, en passant par l'élimination de l'équipe nationale dès le premier tour de la Coupe du monde de football, les médailles de bronze et d'argent des hockeyeurs sur glace aux Jeux olympiques puis aux Mondiaux, ou encore le record de la traversée de La Manche signé Yvetta Hlavacova, une année qui, au bout du compte, une nouvelle fois, aura été riche en émotions. Et qu'il s'agisse de joies ou de déceptions, là est bien l'essentiel !
La présence de
De cette olympiade italienne, les Tchèques ont ramené trois autres médailles : deux d'argent toujours en ski de fond avec Katka Neumannova tout d'abord dans l'épreuve du skiathlon (7,5 km classique + 7,5 km libre) et Lukas Bauer sur 15 kilomètres style classique, puis enfin de bronze grâce aux hockeyeurs. Un tournoi de hockey sur glace qui, une nouvelle fois, aura été la compétition olympique la plus suivie par un peuple tchèque certes athée dans sa majorité, mais qui, depuis les inoubliables victoires aux relents politiques de la Tchécoslovaquie aux dépens de l'Union soviétique au lendemain de l'écrasement du Printemps de Prague, a fait du palet, de la crosse et des patins des objets de culte. Reste que cette fois, malgré une troisième place finale certes pas déshonorante et une humiliante et jouissive leçon donnée au voisin slovaque lors du derby en quarts de finale, les Tchèques auront plutôt déçu. Jaromir Jagr, considéré par beaucoup de spécialistes comme le meilleur joueur du monde, et de toutes les stars évoluant en NHL, la prestigieuse ligue nord-américaine de hockey, n'aura rien changé à l'affaire. Après un premier tour laborieux, les Tchèques se sont logiquement et lourdement inclinés contre la Suède (3-7) en demi-finales avant de dominer (3-0) des Russes démotivés pour la troisième place sur le podium. Trois mois plus tard, en mai, lors de Championnats du monde quelque peu dévalorisés par l'absence des meilleurs joueurs NHL et organisés cette année à Riga, en Lettonie, les hockeyeurs tchèques ont fait mieux en parvenant jusqu'en finale où ils ont, une nouvelle fois, subi la loi (0-4) d'une Suède plus forte et hors d'atteinte. A noter qu'à cette occasion, la Suède est devenue la première nation dans l'histoire du hockey sur glace à remporter les titres olympique et mondial la même année. Une sacrée perf' que les Tchèques, malgré leur riche palmarès, peuvent leur envier.Après les sports d'hiver est forcément venu le temps de disciplines plus estivales. Quelque peu passées sous silence, les performances de Jana Sikulova et de Martin Konecny aux Championnats d'Europe de gymnastique en Grèce ne sont pourtant pas à oublier. La première a obtenu une médaille d'argent aux barres parallèles, tandis que le second s'est classé troisième du concours au sol.
A Prague, en mai, l'attention des médias est cependant essentiellement tournée sur le grand retour en compétition de Martina Navratilova dans son pays d'origine. Mais l'émotion et la nostalgie étaient peut-être trop fortes pour la joueuse la plus titrée de l'histoire du tennis féminin, éliminée dès les quarts de finale de l'Open de Prague. Navratilova se rattrapera toutefois de la plus belle des manières en septembre en remportant le double mixte de l'US Open, le 49e titre du Grand Chelem de sa carrière. A 50 ans, c'est donc la conscience tranquille qu'elle peut annoncer sa retraite.
Toujours en tennis, c'est une autre Tchèque, tout juste âgée de 17 ans, que le monde découvre lors de la quinzaine des Internationaux de France à Rolland-Garros. Après un parcours remarquable et avoir sorti à la surprise générale la Française Amélie Mauresmo, Nicole Vaidisovaéchoue cependant aux portes de la finale contre la Russe Svetlana Kuznecova. Une performance qui n'en demeure pas moins une promesse pour l'avenir, même si le caractère parfois capricieux de Vaidisova est diversement apprécié par le public parisien et les médias étrangers. Quelques semaines plus tard, la Tchèque confirmera sa progression en intégrant pour la première fois le Top Ten au classement des meilleures joueuses mondiales.
Mais en juin, la terre entière a les yeux rivés sur l'Allemagne et la Coupe du monde de football. Une phase-finale à laquelle la République tchèque indépendante prend part pour la première fois. Sa dernière participation, sous le drapeau tchécoslovaque, remontait à 1990 et son dernier match à l'élimination subie contre la RFA en quarts de finale du Mondiale italien. Et les Tchèques, avec un Tomas Rosicky et un Pavel Nedvedétincelants à la baguette, démarrent en fanfare avec un large succès (3-0) contre les Etats-Unis, renforçant ainsi leur statut de possibles prétendants à la victoire finale. Mais cinq jours plus tard, archi-dominés par un surprenant et éblouissant Ghana, les protégés de Karel Bruckner retombent lourdement sur terre.
Et encore peuvent-ils s'estimer heureux, car sans un Petr Cech en état de grâce en seconde mi-temps dans les buts et le manque de réalisme des attaquants africains, ils auraient subi une défaite bien plus large que le 2 à 0 final. N'empêche, suite à ce revers et privés de Jan Koller et Milan Baros, leurs deux attaquants qui avaient fait des ravages deux ans plus tôt lors du Championnat d'Europe au Portugal, les Tchèques voient aussitôt s'éloigner la qualification pour les huitièmes de finale. La défaite (0-2) qui s'ensuit lors du dernier match de groupe contre une Italie opportuniste et future championne du monde ne fait que confirmer ce que tout le monde au pays redoutait sans vouloir se l'avouer : l'équipe nationale dont on espérait tant rentrait à Prague la tête basse dès la fin du premier tour. Une sacrée déception, assurément, surtout pour Karel Poborsky et Pavel Nedved qui, tour à tour, mettent un terme à leur carrière internationale.