Plein-emploi: les jeunes Tchèques ont la démission facile

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« Je démissionne ! » (« Dám výpověd ! »): une phrase courte mais efficace que les jeunes Tchèques n’hésitent plus à formuler, dans un contexte économique plus que favorable et une situation qui s’apparente au plein-emploi sur le marché du travail. Selon un sondage cité en première page du quotidien Lidové noviny (LN) cette semaine, un tiers des moins de 34 ans a démissionné au cours de l’année précédente.

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Il s’agit d’une étude réalisée par la société LMC, spécialisée dans les offres d’emploi, selon laquelle 28% des jeunes personnes interrogées avaient démissionné dans les 12 mois précédents.

« Il y a chez les jeunes une forte envie de progresser rapidement, selon Tomáš Dombrovský de LMC cité par LN, et parfois ils sont embauchés à un poste qui ne correspond pas à leurs qualifications. Ils s’attendent à grimper dans la hiérarchie en un ou deux ans. »

« Ils sont très ambitieux », peut-on lire dans le nouveau dictionnaire Čeština 2.0 à l’entrée « millenials », le terme désignant ceux nés approximativement dans les années 1980 et 1990. L’ambition est ici combinée avec une économie en pleine santé, grâce à une croissance soutenue et quasiment pas de chômage. (https://rozhl.as/3vk)

Il est à craindre que cette situation ne dure pas et qu’on se souvienne bientôt de cette période comme d’une phase extraordinaire, mais force est de constater qu’actuellement ce sont pour les départements de ressources humaines que les temps sont durs en Tchéquie, un des pays européens qui souffre le plus de la pénurie de main d’œuvre.

Le salaire bien sûr reste l’un des critères essentiels pour tout employé, mais il ne suffit plus – désormais il faut un ‘paquet’ convaincant, composé aussi d’avantages comme la voiture de service, la formation continue ou la possibilité de travailler depuis son domicile.

« Les millenials représenteront l’année prochaine la moitié de la population active », indique LN, qui précise que les entreprises choisissent des tactiques différentes pour tenter de s’assurer la loyauté de leurs employés, avec notamment des systèmes de mentoring pour faciliter une intégration plus rapide.

Tous les secteurs sont concernés par le manque de travailleurs. L’armée tchèque a elle aussi bien du mal à recruter des « millenials »: du coup elle organise ce mercredi à Prague une grosse opération de séduction… dans un centre commercial.