Pleins feux sur l'opéra en République tchèque

Le festival Opera 2003 s'est terminé dans la capitale tchèque. Il a démontré le niveau artistique de l'opéra en République tchèque et a donné l'occasion aux théâtres de province de présenter leurs productions dans la capitale.

Les théâtres lyriques existent en République tchèque non seulement dans des grandes villes comme Prague, Brno et Ostrava, mais aussi dans des villes de moindre importance. C'est un phénomène assez exceptionnel si on le compare avec d'autres pays européens. Le théâtre musical faisait et fait partie de la vie culturelle tchèque. Bien que ce ne soit pas facile, au niveau national et au niveau des régions on arrive toujours à trouver les moyens pour le maintenir en vie. Parfois les troupes de province réussissent, avec leurs moyens modestes, à égaler sinon éclipser la production des théâtres de la capitale.

Cette fois-ci on a applaudi les représentations des théâtres des villes Opava et Ceske Budejovice. Le Théâtre silésien d'Opava a présenté à Prague "I Masnadieri", opéra moins connu de Giuseppe Verdi basé sur la pièce "Les Brigands" de Friedrich Schiller. Pour une partie du public, c'était une révélation, et on a beaucoup apprécié aussi la jeune cantatrice Katarina Kramolisova ayant chanté dans cette production le rôle d'Amélie. Un joli succès a été remporté également par le théâtre de la ville de Plzen qui a présenté "La Fiancée vendue" de Bedrich Smetana. Ces deux productions recevront le 5 mars, lors d'un concert au Théâtre national de Prague, des prix d'honneur. La soprano Katarina Kramolisova et le ténor Ales Briscein recevront les prix réservés aux meilleurs chanteurs. Ales Briscein a incarné Lenski dans l'opéra "Eugène Onéguine" de Tchaïkovski. Cet opéra présenté au festival par le Théâtre municipal de Usti nad Labem en Bohême du Nord a remporté le prix du jury laïque.

Au début de son existence, dans la première moitié des années 1990, les organisateurs du festival cherchaient à sauver les théâtres lyriques de province menacés de suppression. Bien sûr, aujourd'hui encore, ces théâtres ont bien des problèmes financiers, mais on n'ose plus mettre en cause leur existence. Ils enrichissent la vie culturelle du pays et ne seront pas la moindre des contributions de la République tchèque à l'Union européenne.