Plíšková quitte Paris la tête haute
Karolína Plíšková ne disputera pas la finale des Internationaux de France de tennis ce samedi. Elle ne deviendra pas non plus la nouvelle numéro un mondiale. La Tchèque a été battue en demi-finales à Roland-Garros, jeudi, par la Roumaine Simona Halep en trois sets (4-6, 6-3, 3-6), après avoir pourtant un de ses meilleurs matchs de la saison.
Ce fauteuil de leader du tennis féminin, c’est Karolína Plíšková qui aurait pu s’installer dedans. Pour cela, il aurait donc fallu qu’elle parvienne jusqu’en finale à Roland-Garros. Mais comme elle l’affirmait à la sortie du court jeudi soir, cette perspective ne lui a jamais traversé l’esprit, pas même lorsqu’elle a débreaké son adversaire dans le troisième set et qu’elle est revenue à trois jeu à quatre :
« Je n’y ai absolument jamais pensé sur le court. Même après le gain du deuxième set, je savais que rien n’était encore gagné et que ce serait encore une sacrée bataille dans le troisième. Cela s’est confirmé. Simona a fait très peu de fautes et m’a donné le minimum de points. Je savais que j’avais les moyens de gagner, j’y ai cru, mais je ne me suis jamais vue en vainqueur. »Relativement régulière au service en premières balles, auteure de nombreux coups gagnants et souvent patiente dans l’échange sur une surface qu’elle apprécie la moins de toutes, la Tchèque a fait bien plus qu’inquiéter Simona Halep. Et si la Roumaine s’est finalement avérée un peu meilleure qu’elle en fin de match, c’est au moins avec la satisfaction d’avoir donné le maximum et de ne pas être passée à côté de l’événement que Karolína Plíšková a quitté le tournoi parisien :
« Cela a été un de mes meilleurs matchs cette année, et pas seulement sur terre battue. C’est donc une satisfaction, même si j’aurais bien sûr préféré un autre résultat. Je pense que c’est un match qui m’apportera beaucoup pour la suite de la saison, et d’abord sur gazon. C’est une surface qui me convient mieux. Je gagne plus de points sur mon service et les échanges sont moins longs. Ce sera la même chose ensuite sur le dur et c’est pourquoi je repars d’ici plutôt optimiste. Même perdue, cette demi-finale devrait me servir. »
Cet avis était également partagé par son entraîneur David Kotyza, satisfait d’avoir vu sa protégée jouer sans complexes après pourtant un tournoi au cours duquel elle n’a pas toujours brillé :« Son adversaire l’a poussée à prendre tous les risques et à jouer son meilleur tennis. Peut-être que Karolína elle-même ne se croyait pas capable de jouer de la sorte, car elle sait que Simona est meilleure qu’elle sur terre battue. Je pense qu’elle avait ça dans un coin de la tête. Mais après ce tournoi, elle peut se dire qu’elle sait faire mieux que se débrouiller aussi sur cette surface-là. »
Il faudra désormais attendre l’année prochaine pour en avoir la confirmation. En attendant, et après déjà un quart de finale encourageant à l’Open d’Australie en janvier dernier, la seconde moitié de la saison avec Wimbledon et l’US Open à l’horizon s’annonce plutôt sous d’heureux auspices pour Plíšková. Et si elle parvient effectivement à reproduire ce qu’elle a montré lors de cette demi-finale malheureuse à Paris, la place de numéro un mondiale ne devrait plus lui échapper bien longtemps encore.