Plongée au cœur de la marche des fiertés à Prague

Photo: Michaela Říhová/ČTK

La marche des fiertés lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre s’est déroulée samedi à Prague, rassemblant selon ses organisateurs environ 40 000 personnes, soit 5 000 de plus que l’année dernière. De nombreuses associations étaient présentes dans la parade pour soutenir le droit de tous à une sexualité et à une identité de genre différentes, mais surtout pour célébrer la fierté d’être LGBT. Radio Prague vous plonge dans l’ambiance colorée et festive de la parade, point culminant du festival de la Prague Pride.

Photo: Michaela Říhová/ČTK

A 11h30, la place Venceslas est recouverte de drapeaux arc-en-ciel, symboles de la communauté LGBT. Les chars sont déjà prêts, et leur musique résonne au milieu de la foule de participants déguisés. On y trouve des jeunes, d’autres personnes plus âgées, certaines sont habillés en licorne, d’autres uniquement de cuir, et entre deux drag-queens en paillettes et talons aiguilles, des couples sont aussi venus avec leurs enfants en poussette. A midi et demi, les associations se mettent en rang les unes derrière les autres et empruntent la rue Opletalova en direction du parc de Letná. En début de cortège, des membres de l’ambassade du Canada sont présents, dont Peter, qui travaille au service comptable et arbore fièrement son t-shirt sur lequel figure une feuille d’érable aux couleurs de l’arc-en-ciel LGBT :

« Nous sommes ici pour soutenir l’idée d’égalité pour tous. »

Derrière eux, une grande banderole « Jsme fér » - « Nous sommes pour l’équité », et deux mariées en robe blanche dans une calèche :

Photo: Michaela Říhová/ČTK
« Nous essayons de célébrer notre mariage ! Nous soutenons l’initiative ‘Jsme fér’ qui est une campagne en faveur de la loi pour le droit au mariage égal entre les couples hétérosexuels et les couples homosexuels. »

Au centre du défilé, un drapeau LGBT d’une dizaine de mètres est porté par des participants. La tradition existe depuis 1978, date à laquelle l’américain Gilbert Baker a présenté pour la première fois, à la parade de San Francisco, le drapeau qu’il a créé en cousant de grandes bandes de couleur. Chacune d’entre elles représente un aspect de la communauté, comme le réconfort (l’orange), l’art (le bleu) ou le violet (la spiritualité). Mélangées, elles symbolisent aussi simplement la diversité. En plus de l’arc-en-ciel, de nombreux autres drapeaux sont brandis dans la foule, comme celui de la communauté pansexuelle, des personnes pour qui le genre n’est pas une préoccupation dans le choix de leur partenaire, ou encore celui de la communauté asexuelle. Autour de la parade, des curieux se sont rassemblés pour observer le défilé et prendre quelques photos, parmi lesquels quelques touristes français :

Un homme : « On est venus voir le défilé, on trouve ça amusant. C’est la première fois que nous venons au défilé de la Gay Pride. Nous avions envie de voir à quoi ça ressemble. Je trouve ça vraiment bien, amusant. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de chars avec de la musique, mais je trouve ça très bien organisé. »

Photo: Michaela Říhová/ČTK
Un groupe de femmes : « Notre logement se trouve à côté du point de départ du cortège, nous sommes donc descendues, sommes tombées dessus et nous avons vu que c’était la Gay Pride. C’est une autre façon de découvrir la ville dans une ambiance festive et on aura participé à une bonne cause. Pour moi, c’est important d’être ouvert et de voir que tout le monde peut trouver sa place. Et le respect de chacun aussi. »

Aux alentours de 14 heures, la parade traverse le pont Čech pour arriver aux escaliers du parc de Letná. Derrière elle, une dizaine de manifestants anti-Pride sont tenus à distance par la police. L’ascension jusqu’au Métronome se fait lentement, la foule devant s’adapter à la dimension plus étroite des escaliers. Tout en haut, dans le parc, plusieurs concerts et des stands pour se restaurer attendent les participants. C’est donc là que se termine la marche des fiertés de Prague, en attendant la prochaine édition qui se déroulera à la même période l’année prochaine.