Plus l'Union se rapproche, plus les Tchèques s'angoissent.

Photo: Commission européenne

Le journal économique Hospodarske Noviny fait sa «une» d'aujourd'hui avec un sondage soulignant un paradoxe : en effet, selon ce sondage réalisé en décembre par l'agence CVVM, près de la moitié des citoyens tchèques pense que leur situation va se détériorer du fait de l'entrée de leur pays dans l'Union européenne, entrée qu'ils ont approuvée massivement par référendum en juin dernier.

Photo: Commission européenne
Moins de 20% des personnes interrogées estiment que leur situation est susceptible de s'améliorer en 2004. La principale cause de cette angoisse ? L'augmentation des prix. A la question : que redoutez-vous le plus pour l'année à venir ? 43% des personnes interrogées évoquent la hausse des prix, loin devant la peur d'attaques terroristes et de la criminalité. La réforme fiscale en République Tchèque en vue de son adhésion à l'Union européenne le 1er mai prochain entraînera principalement une hausse des prix de l'essence, du tabac, des alcools forts, de quelques services ainsi que des télécommunications. Selon le Ministère des Finances, l'inflation ne devrait néanmoins pas dépasser les 3%.

Cependant le niveau des prix tchèques n'atteint aujourd'hui qu'environ la moitié du niveau moyen des prix dans l'Europe des Quinze et la population considère une hausse comme inévitable. Cette crainte est renforcée par le fait que le niveau des prix dans les deux pays voisins membres de l'Union européenne, l'Allemagne et l'Autriche, dépasse de 20% le niveau moyen des prix au sein des quinze membres actuels. Mais selon Josef Pöschl, de l'Institut International des Relations Economiques de Vienne, il n'y a pas de raison de craindre une hausse rapide des prix après l'adhésion du pays à l'Union européenne. Il cite l'exemple du Portugal, membre depuis près de vingt ans, dont la moyenne des prix reste inférieure d'environ 25% à la moyenne des Quinze.