Pour mieux informer des affaires européennes
Quoi de neuf dans le débat tchèque autour de « l'Europe », quelques mois après le double veto sur le Traité constitutionnel... et, un réel débat existe-il, en fait, en République tchèque ? Alena Gebertova a posé la question à Petra Masinova, directrice du département de l'information sur les affaires européennes, du bureau du cabinet.
« Le gouvernement tchèque a décidé qu'il fallait vraiment faire quelque chose, qu'il fallait parler aux citoyens un peu plus qu'avant, qu'il y avait une crise de confiance envers les autorités politiques. On ne le voit pas seulement en République tchèque, mais aussi ailleurs en Europe. Il faut réfléchir dorénavant sur ce que l'on peut faire. En juin dernier, le gouvernement a décidé de définir un concept de stratégie de communication. Elle ne concerne pas seulement la Constitution européenne, mais tout le processus de l'intégration européenne. On a décidé d'abord de créer un système d'information sur l'Union, parce que dire qu'il faut commencer un débat est facile. Mais comment commencer un débat au moment où les citoyens n'ont pas assez d'informations concrètes et objectives... On a donc créé un système national, des centres d'informations que l'on trouve à présent à Prague, mais on les aura aussi, à partir de janvier prochain, dans toutes les régions. On a aussi une ligne téléphonique nationale qui est gratuite. Chacun peut y téléphoner et demander des informations sur l'Union européenne. On a un portail, Euroscope. On a réfléchi aussi sur ce comment intégrer dans cette stratégie le débat ».
Toujours dans cette perspective, le gouvernement a lancé un appel d'offre en vue d'engager dans la campagne informative le secteur civique et les associations à but non lucratif. Il a débloqué, à cette fin, la somme de 20 millions de couronnes. L'énorme intérêt, ce dont témoignent 116 projets soumis, a très surpris les acteurs concernés et rendu difficile la tâche d'un jury composé de spécialistes de différentes domaines. Celui-ci a finalement choisi le projet Eurotélégraphe de la société Europlateforme, dont Petra Masinova se félicite:
« On peut très bien montrer sur ce projet que le gouvernement ne veut pas peindre l'Union européenne en rose, mais qu'il veut présenter ses activités objectivement, donner donc des informations qui ne sont pas toujours positives et montrer que l'on peut jeter aussi un oeil critique non seulement sur ce qui se passe au sein de l'Union, mais aussi sur les pas du gouvernement tchèque. Alors le principe, c'est vraiment de commencer un débat, un débat avec la société civique... Je pense que le projet vainqueur est un projet parfait ».