Pour répondre aux défis du XXIe siècle, un Code de déontologie pour les enseignants tchèques
Le premier Code de déontologie pour le personnel enseignant a vu le jour en République tchèque, à l’initiative des instituteurs et professeurs eux-mêmes. Appelé en tchèque « code d’éthique » (« etický kodex »), cet axe de conduite vise à répondre aux défis auxquels tous les professionnels du domaine de l’éducation sont désormais confrontés, tels que les activités sur les réseaux sociaux, les changements d’identité sexuelle des élèves ou l’utilisation de la technologie en classe.
Comment les écoles et les enseignants en République tchèque doivent-ils s’adapter aux défis du XXIe siècle tout en préparant les élèves aux perpétuelles évolutions du monde qui les entoure ? C’est la grande question sous-jacente à laquelle s’efforce de répondre ce Code de déontologie présenté, jeudi, par des représentants de diverses associations d’enseignants, du ministère de l’Éducation, de l’Inspection scolaire, de l’Union des parents et des autres organisations qui ont contribué à l’élaboration du document.
Comment communiquer avec les élèves et leurs parents ? Quid de l’usage des technologies modernes dans l’enseignement ? Ou encore, par exemple, comment réagir aux situations difficiles traversées parfois par les élèves ou qui peuvent survenir sur le lieu de travail et qui ne sont pas définies par la loi ? En dix points succinctement développés, le Code réglemente le cadre éthique du travail des enseignants et définit clairement leur position, leur attitude et leur comportement. Directeur d’une école primaire dans le 12e arrondissement de Prague, Ondřej Lněniček précise que le document dresse en quelque sorte le portrait-robot d’un enseignant moderne en République tchèque au XXIe siècle :
« En République tchèque, nous savons quelle école nous voulons avoir. Nous savons quels sont les critères d’une école de qualité selon l’inspection scolaire, nous savons vers quoi doit tendre le système éducatif tchèque. Tout cela, la ‘Stratégie 2030+’ le définit très clairement. Nous savons aussi quel type d’élèves nous voulons avoir, ce qu’ils devraient savoir et être en mesure de faire à la fin de leurs cursus primaire et secondaire. Mais ce que nous ne savons pas, c’est quel type d’enseignants nous voulons avoir. Quelle influence ils devraient avoir sur les élèves, comment ils devraient exercer leur métier. Bien entendu, tout cela inclut leurs activités sur les réseaux sociaux et sur Internet. Il s’agit aussi de montrer l’exemple aux élèves. »
Plus généralement, aux yeux du ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et de l’Éducation physique, Vladimír Balaš, ce Code de déontologie exprime les valeurs fondamentales pour tous les professionnels qui travaillent avec des enfants et des jeunes.
La majorité des écoles possédant toutefois déjà leurs propres règles de conduite ou de déontologie, la question pourrait se poser de savoir quel est l’intérêt d’avoir un code supplémentaire, qui ne servira par ailleurs que de boussole et de repère moral. Pour Ondřej Lněniček, la question se pose toutefois en des termes un peu différents :
« À ce stade, nous devons considérer le Code plutôt comme un tremplin pour harmoniser et unifier le regard que nous portons sur les enseignants dans notre pays. Pour savoir comment un enseignant doit se comporter dans certaines situations avec ses élèves de manière à ce qu’il puisse communiquer avec eux comme avec des partenaires et à créer un cadre pour des solutions futures. Je n’envisage donc pas ce code d’éthique comme un épouvantail pour les enseignants. Il ne s’agit pas de les effrayer en leur disant voilà comment vous devez tous vous comporter à compter de maintenant. Il s’agit plutôt d’un cadre qui doit nous guider vers ce qu’un enseignant devrait être à l’avenir. »
Appelé à s’enrichir au fil des années, le Code aborde également les questions sociales que les enseignants devraient traiter activement. Il s’agit notamment de l’élimination des préjugés à l’encontre des personnes de groupes ethniques différents ou de l’orientation sexuelle, ou encore de la question du changement climatique.