Prague sous le règne de la violence

Comme on le craignait, les assises du F.M.I. et de la Banque mondiale ont attiré dans la capitale tchèque des milliers d'adversaires de la mondialisation et de ces deux institutions qui la représentent.

Comme on le craignait, les assises du F.M.I. et de la Banque mondiale ont attiré dans la capitale tchèque des milliers d'adversaires de la mondialisation et de ces deux institutions qui la représentent. Mardi, jour de l'ouverture de la réunion des grands du monde de la finance, Prague a vécu les plus importants combats de rue depuis longtemps. Cette fois-ci, les sympathies allaient aux forces de l'ordre qui ont dû faire face à la violence de groupes de radicaux très bien organisés. Un trait caractéristique pour tous les actes de violence : ils auraient été perpétrés en majeure partie par des étrangers. En dépit du fait que les organisateurs des manifestations aient assuré que leurs protestations se dérouleraient sans violence ou brutalité, dans les rues de Prague il ne fut souvent plus question de refus de la mondialisation, mais surtout de la provocation et de combats de rue avec la police. Les arguments des manifestants passèrent des attaques verbales aux attaques physiques avec force de pavés, de cocktails Molotov, de battes de base-ball ou même de béquilles ! Une preuve que les manifestants étrangers n'étaient pas venus dans la capitale tchèque pour protester seulement contre les activités du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale : ils étaient parfaitement organisés et équipés pour les combats de rue. Ceux qui avaient oublié leur équipement se fournirent sur place : couvercles de poubelles en guise de boucliers, matelas de mousse pour se protéger des matraques de la police, au détriment des organisations qui leur avaient offert un gîte pour leur séjour... Mardi matin, c'était encore le calme, dans le centre de Prague. Joie et musique techno régnaient sur la place de la Paix, principal point de rassemblement. Les choses se gâtèrent au fil des heures pour se transformer en attaques et tentative de blocus du Centre des congrès, et tard dans la soirée, par la mise à sac des devantures des restaurants McDonald's, banques ou représentations commerciales de diverses sociétés, dans le centre de Prague. Parmi les radicaux les plus agressifs, notons les manifestants « professionnels » de l'organisation gauchiste italienne YA BASTA ! et les radicaux de Grèce. Vers 23 heures, les forces de l'ordre avaient réussi à rétablir le calme dans le centre de Prague. Certains opposants, dont les Italiens, se préparaient à quitter Prague, d'autres étaient attendus. Bilan : plus de 50 policiers blessés, une vingtaine parmi les manifestants, plus de 500 personnes conduites au poste de police...